+ de 620.000 démissions et ruptures conventionnelles ont été enregistrées au 3e trimestre 2021 selon une étude de la DARES publiée en mars 2022. Un phénomène qui touche particulièrement les PME.
Depuis la crise sanitaire, le monde du travail est confronté à un phénomène inédit : la “Grande démission” qui a déferlé aux Etats -unis et se développe aussi en Europe.
Des milliers de personnes décident de tout plaquer en quête d’un meilleur équilibre entre leur vie professionnelle et leur vie privée : burn-out, quête de sens, souhait de passer plus de temps avec sa famille… la crise sanitaire a complètement bouleversé le rapport au travail.
Selon les derniers chiffres de la DARES, le nombre de démissions en CDI a bondi: (+10 % et +20 % en juin et juillet 2021 par rapport à 2019), des niveaux encore jamais enregistrés par la Dares. Des chiffres encore loin du raz de marée qui balaye les États-Unis ( Plus de 38 millions d’Américains ont démissionné en 2021) mais qui révèlent une certaine tendance de fond.
Ces velléités de changement ont plusieurs explications :
Le chômage est tombé à 7,4 % fin 2021. Le marché du travail est très porteur actuellement, les embauches en CDI sont en hausse, donc les français savent qu’il est plus facile de trouver du travail et même de se reconvertir.
La valeur accordée au travail qui est remise en question. Fini les sacrifices et le devoir moral, place au choix. La crise sanitaire a été un déclencheur de ces envies d’ailleurs, et a permis à beaucoup de salariés de réfléchir au sens de leur travail et au style de management en vigueur dans les entreprises. Ils veulent plus d’autonomie, ne veulent plus travailler dans les mêmes conditions. Cette remise en cause du management se traduit par une multiplication des démissions, voire des abandons de poste.
Les profils des candidats au départ sont en fait très variés ; cette tendance touche aussi bien des personnes occupant des emplois très qualifiés, que celles occupant des postes moins qualifiés.
Certains employeurs français commencent à percevoir les conséquences néfastes d’un important turn-over : plus de 300 000 emplois restent actuellement à pourvoir, chiffre la Banque de France. Renforçant encore plus les tensions de recrutement particulièrement dans les métiers du secteur secondaire, mais également certains emplois du tertiaire. “En 2019, six métiers sur dix étaient en forte tension de recrutement, contre un sur quatre seulement en 2015”, analyse le ministère du Travail.
Il existe cependant des solutions pour prévenir un trop grand nombre de démissions. Aux entreprises de redoubler d’effort et d’imagination pour juguler au mieux la fuite des talents. Celles qui sont en proie à d’importantes vagues de départs ne pourront pas s’exonérer d’un effort sur les salaires.PartagerTwitter