En France, près d’un salarié sur deux (44%) s’est mis au moins une fois en arrêt de travail en 2022, contre un peu moins d’un salarié sur trois (30%) en 2021. C’est ce qu’il ressort de la quatrième édition de ” l’Observatoire de l’absentéisme” réalisé par Axa et publié en mai dernier. Les salariés français se sont absentés de leur travail plus de 24 jours l’année dernière.
Il s’agit d’un record et la hausse est générale quel que soit l’âge, le domaine d’activité et la taille des entreprises. Ce constat est jugé inquiétant car il remet en cause la valeur travail et marque un malaise évident.
L’absentéisme touche désormais plus de 3 millions de personnes et les raisons sont à priori connues: près d’un salarié sur deux s’est absenté l’année dernière pour des raisons de santé, d’accident, de stress, de transport, d’organisation familiale ou tout simplement d’état de fatigue et de démotivation ( sans que des symptômes soient très visibles).
On note aussi une tendance à la hausse de l’absentéisme en raison notamment de troubles latents, tels que les troubles psychologiques ou les troubles musculo-squelettiques (TMS). Les troubles psy s’installent ainsi pour la deuxième année de suite comme la première cause d’arrêt de travail de longue durée (22,2%, +4 points par rapport à 2019), devant les TMS (21,2%, +0,2% comparé à 2019 également).
La hausse de l’absentéisme a concerné toutes les tranches d’âge. Les plus jeunes ont toutefois été encore plus touchés, avec un taux d’absentéisme qui a progressé de plus de 50% chez les moins de 30 ans entre 2019 et 2022. À titre de comparaison, la progression a été de 34,3% chez les 45-50 ans.
Tous les secteurs sont concernés, le commerce principalement alimentaire affichant le plus fort taux (6,8%, contre 4,5% de manière globale).
Quant à la taille de l’entreprise, plus elle compte de salariés, plus le taux d’absentéisme est élevé.
Les conséquences de cet absentéisme sont multiples, à commencer par la perte de productivité, la détérioration de la qualité de service, le stress supplémentaire pour les salariés devant remplacer les absents, les répercussions sur le climat social.
La responsabilité est aussi et d’abord du ressort des entreprises qui n’ont pas toujours pris en compte les nouveaux besoins des salariés de travailler autrement. Quant à celles qui ont mis en place des mesures pour favoriser un meilleur équilibre vie pro vie perso, elles montrent que leur rentabilité n’en a pas souffert, bien au contraire.