Promouvoir les rôles modèles pour plus de parité

Qualificatif inventé par le sociologue Robert King Merton, le “rôle model” désigne un homme ou une femme sur lequel se projeter et se calquer, que sa trajectoire fasse écho à notre milieu professionnel et social, notre expérience de vie, notre engagement politique… 

Mais la question est de savoir qui sont ces rôles-modèles ? 

Il faut que l’on puisse facilement s’identifier à eux. Il faut les promouvoir à chaque étape du parcours d’une femme, que ce soit tout d’abord pendant ses études, au moment de l’orientation, puis au moment de l’entrée dans la vie active. Les rôles modèles permettent de susciter des aspirations et des ambitions, aident à élargir les horizons en montrant des possibilités et des perspectives qui n’auraient peut-être pas été envisagées.

Les rôles modèles peuvent ainsi inspirer des choix de carrière.

Or plus une femme va grimper dans la hiérarchie de l’entreprise, moins elle aura l’occasion de trouver une personnalité féminine pouvant l‘inspirer !

La raison tient au fait que l’on assiste à une lente féminisation des entreprises du CAC 40. Si la part des femmes dirigeantes progresse, ces dernières se heurtent à un “plafond de verre”. 22 % seulement des membres du Comex sont des femmes, d’après l’étude « Mixité au sommet » publiée en 2022 *.

 

 Impulsée par l’International Women’s Forum (IWF), la quatrième édition des Assises de la Parité a eu lieu à Bercy le 19 juin dernier. Ce fut l’occasion de dresser un état des lieux et de rappeler, que selon les nouvelles règles en vigueur, les entreprises cotées dans les pays membres de l’UE doivent s’assurer d’octroyer à des femmes, d’ici à la mi-2026, au moins 40 % des sièges ou au moins 33 % de sièges exécutifs et non exécutifs.

Si l’on souhaite offrir davantage de représentativité aux femmes dans les instances dirigeantes, c’est avant tout comme le rappelle l’organisatrice de cette journée et présidente de IWF en France, Lucille Desjonquères, pour que les entreprises puissent  identifier les hauts potentiels féminins et accompagner leur ascension, favorisant ainsi l’émergence de rôles modèles. 

Selon une étude Kantar, parue lors de ces assises, les deux figures féminines les plus citées demeurent Simone Veil et Marie Curie. L’émergence de rôles modèles « nouvelle génération » semble se faire attendre malgré des figures montantes comme Roxane Varza, directrice de Station F, ou encore Clara Chappaz, à la tête de la mission French Tech.

 

Cependant, si les rôles modèles favorisent l’intégration des femmes,  ils peuvent aussi être écrasants s’ils sont inaccessibles. Le rôle modèle n’a un impact que s’il est proche du public qu’il veut influencer, à la fois en âge, en parcours de vie, en milieu social. Concrètement, cela signifie que le parcours du rôle modèle doit être inspirant mais pas hors norme.

Les rôles modèles sont aussi là pour rappeler que la mixité représente un véritable enjeu pour les entreprises en termes d’attractivité et de performance. La guerre des talents est un autre facteur clé en faveur de la mixité. Quand les entreprises n’arrivent plus à recruter, les rôles modèles ont le pouvoir d’inciter les femmes à rejoindre des secteurs auxquels elles n’auraient pas pensé.

Propulser un salarié comme rôle modèle est aussi une bonne manière de démontrer aux candidats potentiels que l’entreprise est véritablement inclusive. Conscients de l’influence de ces modèles dans leurs choix de carrière, nombreux sont ceux qui souhaitent aujourd’hui montrer la voie à leur tour. C’est le cas de Sarah Mellouki, PDG de Cosmecode, qui s’est donnée pour mission “d’inspirer et encourager” les jeunes filles et les femmes. 

Sans Gisèle Halimi, aujourd’hui il n’y aurait peut être pas de femmes avocates, juges, députés, sénateurs…
Madeleine Brès, première femme de nationalité française à accéder aux études de médecine en 1868, Élise Deroche, première femme au monde à avoir obtenu son brevet de pilote – aviatrice en 1910, ont démontré très tôt que les femmes pouvaient accéder aux métiers scientifiques et techniques, encore aujourd’hui très masculins. 

L’association Les entreprises pour la Cité a lancé il y a quelques mois une grande enquête nationale sur la mixité des métiers dont les résultats seront présentés au dernier trimestre 2023 à Paris, Marseille et Lyon.

Cette enquête, à destination de tout employeur a pour objectif de pouvoir présenter des indicateurs visant à mieux mesurer les enjeux; identifier des bonnes pratiques à partager et des solutions pour favoriser la mixité des métiers.

Il vous reste quelques jours pour y répondre !

Temps estimé de réponse ( 10 mn environ) – Confidentialité respectée – répondre à l’enquête : ICI 

* : étude Mixité au sommet – cabinet Heidrick & Struggles – 2022

ViveS, le média créé par le groupe Bayard au service de l’indépendance économique et financière des femmes, lance sa série d’été à partir du 13 juillet. 

Chaque jeudi et pendant huit semaines, partez à la rencontre de femmes qui travaillent là où on ne les attend pas. Tradeuse, CRS de montagne, chirurgienne, routière, développeuse de jeu vidéo, charpentière, ingénieure en intelligence artificielle, ou encore mécanicienne dans l’aéronautique : elles ont investi des métiers réputés « masculins », où elles s’épanouissent, expriment leurs talents et contribuent progressivement à changer les codes pour le bénéfice de tous. 

Elles racontent les ressorts de leur vocation, les obstacles surmontés, les compétences développées, le regard des autres. Une plongée originale dans la ségrégation sexuée des métiers: sur les 87 familles professionnelles répertoriées par l’Insee, moins d’une vingtaine sont réellement mixtes c’est-à-dire qu’elles affichent une part de chaque sexe dans les effectifs comprise entre 40 et 60%.

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