LE SAVIEZ-VOUS#92: quel est le pourcentage de français souffrant de fatigue informationnelle?

D’après une étude menée par l’ObSoCo, Arte et la Fondation Jean-Jaurès sur les pratiques informationnelles des Français, il ressort que 53% des Français  disent souffrir de fatigue informationnelle, dont 38% – plus d’un tiers donc ! – en souffrent « beaucoup ». À l’inverse, 19% déclarent être « peu » et 28% « pas du tout fatigués ».

Face aux flux d’informations et à la multiplication des canaux d’informations, les Français rencontrent des difficultés à trier cette information, ressentent un stress et une fatigue ce qui induit un phénomène appelé fatigue informationnelle.

C’est tout un écosystème qui s’est à la fois enrichi et fragmenté : aujourd’hui, pour s’informer, les Français utilisent en moyenne 8,3 canaux différents et 3,2 quotidiennement. Trois canaux dominent : le JT télévisé de 13 heures ou 20 heures (89% s’informent en général par son intermédiaire), les réseaux sociaux (83%) et la radio (82%). On peut noter aussi les usages de formats parmi les plus récents que sont par exemple les podcasts, médias indépendants ou alternatifs.

Les Français les « plus fatigués » apparaissent plus actifs dans leur rapport à l’information : 48% la partagent, 34% la commentent en ligne, 9% envoient des courriers aux animateurs ou appellent des émissions de radio.

On retrouve aussi un besoin de cognition plus fort chez les « plus fatigués » : 80% ressentent « en permanence le besoin de croiser différentes sources d’information pour se faire une opinion » (versus 72% de l’ensemble de la population et 63% de ceux qui ne souffrent pas du tout de fatigue informationnelle).

49% éprouvent ce qu’il est désormais convenu d’appeler le FOMO (Fear of missing out : peur de manquer une information) contre 40% de l’ensemble de la population et 30% de ceux qui ne sont pas du tout fatigués. Pas loin de la compulsion, 68% des plus fatigués avouent avoir du mal à s’empêcher de cliquer sur certains titres même s’ils savent d’avance que ce sont des informations futiles.

Les « hyperconnectés épuisés » représentent 17% de la population : ce profil regroupe surtout des jeunes, urbains et diplômés ayant une forte consommation médiatique, notamment via internet et les réseaux sociaux où ils sont relativement actifs. Ils se démarquent aussi par des pratiques très intenses, voire compulsives vis-à-vis de l’information et sont fortement touchés par la fatigue informationnelle. Si cette jeunesse hyperconnectée semble être celle qui en souffre le plus, c’est aussi faute de freins, faute d’hygiène informationnelle, faute d’éducation concrète aux médias.

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