Le saviez-vous ? Quel est le pourcentage de personne avec un handicap psychique ne travaillant pas ?

LE SAVIEZ-VOUS ?

Quel est le pourcentage de personnes avec un handicap psychique ne travaillant pas ?

Selon l’UNAFAM (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques), environ 80 % des personnes vivant avec un handicap psychique ne travaillent pas.

Ce constat, massif, rappelle l’ampleur d’un enjeu encore sous-estimé dans les politiques d’emploi et de prévention.

Défini par la loi du 11 février 2005 sur le handicap, portée sous la présidence de Jacques Chirac, le handicap psychique renvoie aux conséquences de différentes maladies : schizophrénie, troubles bipolaires, dépressions sévères, addictions, troubles du comportement alimentaire, troubles obsessionnels compulsifs. Il concerne aujourd’hui près de 3 millions de Français.

Le handicap psychique n’est pas une déficience intellectuelle ni un handicap mental. Il se caractérise par des troubles du comportement ou de l’humeur, un déficit relationnel, des difficultés de concentration et une grande variabilité dans l’utilisation des capacités, alors même que les facultés intellectuelles demeurent intactes.

Un phénomène de santé publique. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS): « les troubles psychiques affecteront une personne sur quatre à un moment de leur vie.»

En France, ils constituent la première cause d’invalidité et la deuxième cause d’arrêt maladie. Pourtant le monde du travail peine à s’adapter. « Aujourd’hui, on commence à s’emparer du sujet des troubles psychiques dans la communication d’entreprise, soutient la sociologue Claire Le Roy-Hatala, citant le choix de la santé mentale comme grande cause nationale en 2025. Pour autant, cela reste très tabou dans les entreprises.

La discrimination représente un obstacle majeur à l’emploi pour ces personnes, alors que le handicap psychique est compatible avec une activité salariée. Mieux : le travail peut, dans certains cas, favoriser l’amélioration de la santé et soutenir le rétablissement. Reste un impératif : à l’entreprise et d’abord au manager de créer les conditions d’une intégration réussie, en adaptant l’organisation, le collectif et les modes de management pour permettre à la personne concernée de déployer durablement ses compétences.

Qu’il s’agisse du retour d’un collaborateur ou collaboratrice à son poste ou de l’embauche d’une nouvelle recrue, l’intégration d’une personne en situation de handicap psychique se prépare. Premier enjeu côté manager : se former. Comprendre ce qu’est le handicap psychique et ses implications permet d’accompagner correctement la personne. Bien soutenu, ce handicap n’entrave pas la qualité du travail.

L’adaptation est essentielle pour accompagner au mieux les salariés atteints de handicap psychique. Ces ajustements peuvent inclure des horaires de travail flexibles, des pauses supplémentaires, des aménagements ergonomiques, des espaces de travail calmes, ou d’autres mesures qui aident à réduire le stress et à favoriser le bien-être mental.

Second enjeu : sensibiliser l’ensemble des salariés au handicap psychique est crucial pour briser les préjugés et les idées reçues. La maladie psychique est mal connue et nourrit souvent des peurs irrationnelles. Former les collaborateurs et collaboratrices libère la parole, répond aux questions clés et facilite l’accueil d’un nouveau collègue. Cette démarche aide aussi chacun à repérer d’éventuels changements de comportement chez une personne en souffrance.

Pour aller plus loin, Les entreprises pour la Cité organise un quiz à destination des collaborateurs et collaboratrices d’entreprises le 18 novembre à 9h ou 14h sur le handicap psychique.

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