En France, l’âge effectif moyen de sortie du marché du travail est de 60,8 ans soit le second plus bas de l’OCDE après le Luxembourg
Si le taux de chômage a reculé en France au cours des dernières années, un point noir demeure par rapport à nos voisins européens: la faiblesse du taux d’emploi des seniors (55-64 ans).
L’ emploi a dépassé en France son niveau d’avant la pandémie, ce qui n’est pas le cas de l’Allemagne, ni de l’Italie, ni de la moyenne de la zone Euro. Cette dynamique positive ne doit pas occulter certaines faiblesses de l’emploi en France en ce qui concerne les deux classes d’âge extrêmes.
Si la situation s’est améliorée pour les jeunes (15 – 24 ans), notamment en raison des mesures déployées par le gouvernement (Plan 1 jeune 1 solution), il n’en est pas de même pour les plus âgés (55 – 64 ans).
A la fin du 3ème trimestre 2021,en Allemagne, 72,3% des seniors dans cette tranche d’âge avaient un emploi, la moyenne de la zone Euro de son côté était de 61,3%. Le taux d’emploi des 60 – 64 ans en France chute même à 33,1%, soit l’un des plus faibles en Europe.
Ce décalage qui persiste entre la France et ses voisins, en particulier l’Allemagne, et le sous-emploi des séniors en France s’explique par des politiques trop répandues : départs anticipés à la retraite, un âge légal de départ à la retraite moins élevé que chez nos voisins, et l’insuffisance des efforts de formation qui se conjuguent.
Pour accroître l’employabilité des seniors, il faudrait, selon l’OCDE, agir sur les conditions de travail et la formation mais aussi faire évoluer les mentalités, tant du côté des salariés eux-mêmes que des entreprises qui ont encore trop tendance à écarter de l’emploi cette catégorie de la population active, pourtant riche de son expérience accumulée.
Embaucher un sénior, c’est répondre à un besoin d’expertise pointue et la possibilité de transmettre des savoirs à des plus jeunes. Une personne de plus de plus de 50 ans n’a pas besoin d’être formée, ce qui signifie, pour l’employeur, un risque d’échec extrêmement limité et donc une sécurité mais aussi un gain de temps, (et donc d’argent) non négligeable.
Du fait, justement de son parcours professionnel qui l’a amené à occuper plusieurs postes, et très souvent dans différentes entreprises, un senior possède une capacité d’adaptabilité, que bien des jeunes pourraient lui envier.
Embaucher un senior c’est un gage pour l’employeur de stabilité qui efface la crainte de la « génération zapping », qui conduit aujourd’hui un grand nombre d’actifs à sauter d’un emploi à l’autre dès qu’une offre plus intéressante se présente. A partir d’un certain âge, un travailleur n’a plus rien à prouver. S’il postule, c’est pour intégrer un poste et… y rester.
En conclusion, l’amélioration de l’emploi des seniors constitue un réel gisement de croissance que de nombreux voisins européens ont compris mais pour le moment sous exploité en France.