77% considèrent que le sexisme reste impuni en France, selon le 1er Baromètre sur le sexisme du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes, remis au gouvernement le 7 mars à la veille de la journée internationale des droits des femmes.
Une des explications réside dans le fait que le sexisme n’est pas toujours bien identifié comme tel, puisque, par exemple, 16% des hommes considèrent encore qu’une femme agressée sexuellement peut, en partie, être responsable de sa situation ; et seule 1 Française sur 2 reconnait les féminicides comme meurtres singuliers d’une femme de par sa condition de femme.
Selon ce Baromètre, 78% des Françaises ont vécu personnellement un acte sexiste ou ont été destinataires de propos sexistes.
Les indicateurs des violences sexistes et sexuelles sont également alarmants: 13% des femmes ont subi un viol ou une agression sexuelle – taux qui monte à 20% pour les 18-34 ans.
Plus de la moitié (53%) des Français.es considèrent que les actes et les propos sexistes sont en augmentation, un sentiment validé par la hausse, selon les dernières statistiques, d’un tiers des violences sexuelles.
Dans le travail, les femmes sont les grandes perdantes économiques d’un monde post-crise. Les écarts salariaux continuent de se creuser : les femmes se spécialisent dans des métiers plus précaires, alors même qu’ils sont les plus socialement utiles, exposant les femmes à la pauvreté au travail. Les plafonds et parois de verre persistent : plus d’1 femme sur 5 a déjà vécu un écart de salaire avec un collègue homme à poste égal ou compétences égales, une proportion qui s’élève à plus d’1 tiers (37%) pour les cadres.
74% des Français.es considèrent que les femmes ne sont pas traitées comme les égales des hommes au travail. Le télétravail renforce ces tendances, puisqu’il implique davantage la charge domestique dans l’environnement professionnel. En favorisant le retour des femmes à domicile où les déséquilibres sexistes persistent donc sans être identifiés, le télétravail risque de renforcer l’éloignement des femmes de l’emploi.
Enfin, le sexisme prospère toujours en entreprise : selon le Baromètre Sexisme, près de la moitié des Françaises (46 %) ont déjà été victimes d’actes ou de propos sexistes au travail. Les femmes renoncent aussi plus souvent à un métier ou une envie professionnelle : cela concerne par exemple 1 femme sur 4 (27%) de 25-34 ans.
Les femmes restent des intruses dans les sphères de pouvoir, de savoir, de parole : en politique, la parité et l’égalité sont encore loin d’être atteintes, notamment en raison du sexisme endémique qui y domine. C’est aussi le cas dans les médias et le numérique où les femmes sont toujours minoritaires, où le discours sexiste y prospère .
Enfin, les représentations dans le cadre éducatif montrent un clair manque d’éducation à l’égalité dès le plus jeune âge. Si les jeunes générations sont sensibles aux stéréotypes et discriminations, la persistance d’une culture du viol et le décalage avec certaines notions fondamentales du sexisme sont à déplorer.
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1er Baromètre sur le sexisme du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes effectué par l’institut Viavoice sur un échantillon représentatif de 3000 personnes. Ce premier baromètre a été remis au gouvernement le 7 mars dernier