Semaine de la QVCT – Anticiper le travail de demain : un défi collectif pour les entreprises

En 2024, La semaine de QVCT qui s’est déroulée du 17 au 21 juin avait pour thème “Le travail de demain, préparons-le !”

Avec l’essor de l’intelligence artificielle, l’arrivée des nouvelles générations sur le marché du travail, les changements climatiques et sociaux, notre société est en train de vivre une évolution accélérée. Le paysage du travail se transforme rapidement, et pour qu’une entreprise ou une organisation perdure à travers le temps et les changements, il devient stratégique d’anticiper le travail de demain. La semaine de la QVCT était donc l’occasion idéale de réfléchir à ces tendances.

Un livre blanc publié en mai par Courrier Cadres explore ces enjeux en profondeur et propose des pistes de réflexion pour les entreprises.

Le travail de demain sera senior

Avec l’allongement de la durée de vie et le recul de l’âge de la retraite, la présence des seniors dans le monde du travail va augmenter. Le livre blanc met en lumière l’urgence de déconstruire les stéréotypes entourant les seniors. Souvent perçus comme réfractaires aux outils numériques et peu enclins à s’adapter aux organisations en mode hybride, ces idées reçues sont loin de la réalité. Le livre blanc souligne la nécessité d’investir dans leur formation, car ils ont encore de nombreuses années de carrière devant eux. Les entreprises doivent également accompagner les seniors qui deviennent aidants et adapter les dispositifs existants pour des situations de longue durée. Enfin, valoriser les seniors peut être un levier d’innovation, favorisant la transmission des connaissances et des savoir-faire.

Le travail de demain sera porteur de sens

Emery Jacquillat, président de la Camif et co-fondateur de la communauté des entreprises à mission, défend dans ce livre blanc l’idée que le travail de demain doit être aligné avec les convictions personnelles des salariés. Il prône le modèle de l’entreprise à mission, qui inclut des objectifs sociaux et/ou environnementaux dans ses statuts et qui transforme la gouvernance en la rendant plus participative. Il s’appuie sur l’exemple de la Camif, où le Black Friday a été abandonné à la place d’activités plus en accord avec les valeurs de l’entreprise, démontrant comment les entreprises peuvent répondre aux aspirations modernes tout en restant fidèles à leurs engagements sociaux et environnementaux.

Le travail de demain sera contributif

Jérémy Lamri, CEO de Tomorrow Theory, anticipe une évolution vers le secteur « quaternaire », centré sur des activités à forte valeur sociétale comme la santé, l’éducation et l’écologie. Il prédit que la majorité des activités des secteurs primaire, secondaire et tertiaire seront automatisées par l’intelligence artificielle et la robotique, tandis que les individus recevront un revenu contributif pour des activités sociétales essentielles. Il souligne l’importance d’adopter les nouvelles technologies, de demander des conseils et de se former continuellement pour préserver une adaptabilité face aux changements rapides.

Le travail de demain sera inclusif et flexible

Caroline Ramade, fondatrice et CEO de 50inTech, affirme que le futur du travail sera inclusif et flexible. Elle estime que les appels au “retour au bureau” sont temporaires, et que le travail hybride est indispensable pour lutter contre le présentéisme et rendre le monde du travail plus inclusif, notamment pour les femmes. Cette flexibilité en termes de lieux et d’horaires est essentielle pour accompagner les changements de mobilité géographique. Elle avertit que sans cette souplesse, des salariés aidants et les personnes en situation de handicap risquent d’être encore plus exclus du monde du travail.

Le travail de demain sera épanouissant

Nicolas Froissard, directeur général de l’association La Fresque pour le Climat, met en avant l’importance de l’écoute et de l’action pour anticiper le travail de demain. Il recommande de prendre en compte les besoins des salariés et des managers, et d’agir en conséquence, plutôt que de se contenter de simples baromètres. Il souligne que l’intelligence artificielle, bien que souvent perçue comme une technologie du futur, est déjà omniprésente et influence grandement notre manière de travailler. Il souligne l’importance d’une formation continue et d’une veille constante sur les avancées de l’IA, tout en restant attentif à une utilisation éthique et aux répercussions sur la gestion des données ainsi que sur les stéréotypes potentiels qui peuvent en découler. Il appelle à une réflexion collective et à une expérimentation continue pour imaginer et préparer les évolutions du travail, encourageant les entreprises à prendre des initiatives audacieuses et à intégrer des pratiques innovantes pour créer un environnement de travail plus épanouissant et aligné avec les valeurs et les aspirations des salariés.

Le livre blanc de la QVCT propose une vision du futur du travail axée sur la flexibilité, l’inclusion, l’innovation technologique et le retour aux fondamentaux humains. Les entreprises doivent anticiper les changements de manière proactive, en impliquant toutes les parties prenantes pour construire ensemble le monde du travail de demain.

Source : Livre blanc : « Comment anticiper le travail de demain » Courrier Cadres – Mai 2024

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