80% de femmes se disent confrontées régulièrement à des attitudes et décisions sexistes au travail, selon un baromètre publié par le collectif #StOpE, jeudi 15 juin 2023. Ce constat est partagé par toutes les générations.
Blagues sexistes, commentaires sur le physique, parole coupée en réunion, condescendance… Depuis 2021 et la première édition du baromètre du collectif #StOpE (stop au sexisme ordinaire en entreprise), le sexisme ordinaire est toujours bien ancré dans les entreprises.
L’étude ajoute que « 6 femmes sur 10 ont déjà entendu des propos dégradants s’appuyant sur des représentations stéréotypées de la féminité » mais note néanmoins que « cette situation a reculé de 8 points par rapport à 2021 ».
Brigitte Gresy qui a publié de nombreux rapport sur l’égalité professionnelle souligne :
« Dans le monde de l’entreprise, le sexisme ce sont les petits mots, les comportements, les propos qui disqualifient insidieusement les femmes et leur travail. Le sexisme ordinaire exclut les femmes, mais les pousse aussi à s’auto-exclure, à se censurer. Individuellement, c’est une souffrance réelle. Et pour les entreprises, il crée une sorte de brisure dans la qualité du travail, freine les femmes, casse les ambitions. »
D’après l’enquête, les victimes ont souvent tendance à ne pas parler à leur hiérarchie ou leurs collègues car il y a dans le sexisme ordinaire une forme de honte. Le sexisme ordinaire, en entreprise comme ailleurs, est souvent invisible et insidieux.
Pour les jeunes générations, malgré le fait que les femmes sont de plus en plus sensibilisées à ce sujet, on note pourtant une aggravation du sexisme. Cela signifie qu’on assiste aujourd’hui à une forme d’acceptabilité plus grande et dangereuse des violences faites aux femmes.
Pour faire face au sexisme ordinaire, une des solutions est de développer des formations au management et des campagnes de sensibilisation. Quand les entreprises s’emparent du sujet, on note que la prise de conscience progresse chez les hommes comme chez les femmes.