Le saviez-vous ? Parmi les actifs, quel est le pourcentage de personnes en situation de handicap ?

LE SAVIEZ-VOUS ?

Parmi les actifs, quel est le pourcentage de personnes en situation de handicap ?

Selon l’Agefiph, 1,3 million de personnes en situation de handicap étaient en emploi l’an dernier, soit une progression de 12 % par rapport à 2023. Elles représentent désormais 4,8 % des actifs.
Mais cette dynamique s’accompagne d’un revers : le nombre de demandeurs d’emploi reconnus handicapés a lui aussi augmenté, atteignant 512 600 inscrits, soit +8 % en un an.

Un paradoxe qui témoigne d’un marché du travail encore difficilement accessible à ces publics.

Pour Caroline Dekerle, nouvelle directrice générale de l’Agefiph, l’un des freins reste la persistance de représentations erronées.
« Il s’agit encore, en 2025, de démystifier le handicap », rappelle-t-elle.
Elle insiste : 80 % des handicaps sont invisibles et 85 % apparaissent en cours de carrière. Des réalités qui devraient conduire les employeurs à revoir leurs idées reçues : « Aucun poste n’est par principe incompatible avec le handicap », affirme-t-elle.

Les salariés concernés réclament d’ailleurs davantage de reconnaissance et une meilleure prise en charge de handicaps souvent méconnus.

Les handicaps invisibles : un quotidien souvent ignoré

Parmi ces handicaps non visibles, plusieurs pathologies touchent une part importante de la population active :

L’endométriose, qui affecte près d’une femme sur dix, avec des symptômes invalidants : douleurs, troubles digestifs, fatigue, parfois infertilité.
Les migraines, deuxième cause d’invalidité dans le monde après l’AVC : hypersensibilité à la lumière et au bruit, nausées, vomissements, épuisement.
La bipolarité, marquée par des alternances de phases maniaques et dépressives.

Pour beaucoup, la RQTH reste un passage difficile mais essentiel : elle aide à accepter la maladie et ouvre droit à des aménagements comme des congés supplémentaires ou une flexibilité accrue, notamment sur le télétravail. Une démarche individuelle mais qui dépend aussi beaucoup de l’entreprise dans laquelle le collaborateur ou la collaboratrice évolue, car certaines entreprises restent freinées par des “A priori” persistants : crainte d’un absentéisme plus élevé, adaptation des postes de travail complexe, baisse supposée de productivité…

Pourtant, 93 % des organisations ayant recruté des personnes handicapées se déclarent satisfaites. Les retours montrent que les ajustements nécessaires ( horaires, ergonomie, organisation) sont loin d’être insurmontables.

Des initiatives comme le DuoDay, qui permet à une personne en situation de handicap de passer une journée en binôme avec un salarié, contribuent à déconstruire ces idées reçues.

L’inclusion repose aussi sur une culture d’entreprise ouverte et engagée.
Certaines organisations ont mis en place des comités de pilotage, des plans d’action dédiés et des référents handicap, afin d’ancrer le sujet au plus haut niveau de la gouvernance.

Communication interne, actions de sensibilisation, formations pour les managers : ces démarches favorisent un climat de confiance et encouragent les collaborateurs à déclarer leur handicap.

Caroline Dekerle recommande aussi la mise en place d’audits, de diagnostics et d’outils de suivi, et insiste sur l’importance de se faire accompagner.

Des solutions existent pour faciliter les rencontres entre employeurs engagés et candidats concernés. Sur le site de France Travail, par exemple, des outils permettent de mettre en relation candidats et candidates handicapés et entreprises “handi-engagées”.

Vous souhaitez sensibiliser vos équipes sur le handicap invisible: retrouvez notre vidéo Erreur 404

À la une

Intersectionnalité : et si on dépassait les idées reçues ? Pour y voir plus clair, et afin de comprendre les enjeux de l’intersectionnalité en entreprise, nous avons co-construit un guide pratique, fruit d’une réflexion entre des entreprises membres de notre réseau. À lire et à faire lire !