Le saviez-vous ? Expatriation des diplômés Français

LE SAVIEZ-VOUS ?

Combien de jeunes diplômés des écoles de management et d’ingénieurs quittent la France chaque année ?

Selon le baromètre Ipsos BVA–Syntec 2025, publié le 1er octobre, ils seraient près de 15 000 à démarrer leur carrière hors de l’Hexagone : 10 % des sortants d’écoles d’ingénieurs et 15 % de ceux des écoles de management prennent le large dès le premier emploi. Un taux qui grimpe avec le niveau d’excellence : 19 % à l’École polytechnique (promotion 2024) et 17,4 % à CentraleSupélec.

Derrière ces trajectoires individuelles se cache un enjeu budgétaire : le départ à l’étranger d’environ 15 000 jeunes hautement qualifiés, formés en France, est évalué à près d’un milliard d’euros par an pour l’État. Un signal qui interroge, alors que 57 % des talents envisagent une expatriation dans les trois prochaines années, dont 21 % « sérieusement ».

Sur la carte des destinations, le podium reflète un arbitrage mêlant rémunérations, perspectives et affinités culturelles : Canada (29 %), Suisse (22 %), États-Unis (17 %), Allemagne (16 %) arrivent en tête.

Pour la majorité, il ne s’agit pas d’un départ définitif mais d’une parenthèse de cinq ans maximum : l’expatriation est perçue comme un tremplin professionnel et personnel, pas comme une rupture.

Le profil des personnes intéressées montre une internationalisation précoce. Les « talents » interrogés (  étudiants et cadres supérieurs, majoritairement issus des grandes écoles) entretiennent déjà un lien fort avec l’étranger :

  • 48 % ont de la famille hors de France ;

  • 67 % connaissent des expatriés ;

  • 44 % ont déjà étudié ou travaillé à l’international.
    Deux tiers voient la mondialisation comme une opportunité.

Contrairement aux idées reçues, partir à l’étranger n’est pas d’abord un vote sanction contre la France : seuls 10 % citent un rejet du pays ou de leur emploi comme motif principal. Les raisons avancées relèvent surtout de la curiosité, du sens et de la qualité de vie :

  • 38 % veulent découvrir de nouvelles cultures ;

  • 37 % espèrent améliorer leurs conditions de vie ;

  • 33 % recherchent une expérience professionnelle plus stimulante.

La France, elle, conserve des atouts solides pour attirer et retenir : 73 % des talents ont une bonne image de leur environnement professionnel, un taux qui grimpe à 81 % chez les ingénieurs. 84 % citent au moins un avantage structurel : protection sociale (48 %), congés payés (46 %), protection de l’emploi (38 %), cadre de vie (38 %).

Mais des freins majeurs persistent : fiscalité jugée lourde par près d’un sur deux, rémunérations nettes insuffisantes (44 %), marché du travail trop rigide (32 %). À cela s’ajoute un climat d’inquiétude : 70 % estiment la France en déclin, 74 % s’alarment de la situation économique, 81 % de la situation politique. Autant d’éléments qui nourrissent le risque d’une « détalentisation » progressive.

L’équation stratégique est claire : attirer, retenir et faciliter le retour. À défaut, l’expatriation croissante des jeunes diplômés parmi les plus qualifiés pourrait peser durablement sur l’innovation et la compétitivité nationales.

 

Chiffres clés

  • 1 milliard d’€ : coût annuel estimé du départ à l’étranger d’environ 15 000 jeunes diplômés très qualifiés formés en France.
  • 57 % envisagent une expatriation dans les 3 ans, dont 21 % sérieusement.
  • 86 % des talents français jugent la revalorisation des rémunérations comme mesure prioritaire pour rester.
  • 70 % voient la France en déclin, 74 % sont inquiets pour l’économie, 81 % pour la politique.

 

Source : Baromètre Ipsos BVA–Syntec 2025 combine une analyse des données disponibles sur l’expatriation des jeunes diplômés, une enquête quantitative menée du 13 au 23 juin 2025 auprès de 1008 personnes résidant en France (Bac+5 et plus), incluant 802 actifs (cadres supérieurs et chefs d’entreprises) et 206 étudiants, et une enquête qualitative réalisée à partir de 25 entretiens en ligne auprès d’étudiants et d’actifs hautement qualifiés.

 

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