Le saviez-vous : en France quel est le pourcentage des enfants issus des ménages aux revenus les plus faibles se retrouvant parmi les ménages les plus aisés à l’âge adulte ?

Seuls 9,7 % des enfants issus des 20 % des ménages aux revenus les plus faibles se retrouvent parmi les 20 % des ménages les plus aisés à l’âge adulte, d’après les économistes de l’Institut des politiques publiques (IPP) dans une étude publiée fin octobre.

Si la France est un pays où la redistribution est forte, la mobilité intergénérationnelle de revenus dans l’Hexagone est parmi les plus faibles des pays développés.

Les chercheurs de l’IPP se sont intéressés à la génération des enfants nés en France métropolitaine entre 1972 et 1981 et ont mesuré leurs revenus au niveau de leur ménage, entre 35 et 45 ans, en le comparant à ceux de leurs parents au même âge.

Plus un enfant est issu d’une famille parmi les plus défavorisées, plus il a de chance de rester dans cette catégorie à l’âge adulte, soit près d’un enfant sur trois (31,8 %).

Les chances de progrès sont un peu plus importantes pour les classes moyennes. Concernant les enfants issus d’une famille aux revenus les plus élevés, ils sont plus nombreux à y rester.

Selon l’étude, seuls les Etats-Unis font moins bien que la France en termes de mobilité sociale. L’Italie se situe dans une position identique, mais fait mieux pour la mobilité ascendante. L’Espagne, les pays nordiques (Suède, Danemark), et l’Australie sont les meilleurs élèves.

Les racines de cet immobilisme se trouvent dans les fortes inégalités d’accès à l’enseignement supérieur. Les enfants de familles défavorisées ont 2,5 fois moins de chances d’obtenir un diplôme supérieur que ceux des familles très favorisées d’après l’étude.

A cela, vient s’ajouter une grande hétérogénéité sur le plan géographique, car les enfants nés dans des départements riches en Île de France, par exemple, bénéficient de plus d’opportunités d’ascension économique que ceux des Hauts-de-France ou ceux de Paca ou d’Occitanie. Mais la mobilité géographique peut avoir des effets positifs pour les plus défavorisés s’ils déménagent vers les départements à hauts revenus. Dans ce cas, ils atteignent en moyenne le même niveau de revenu que les enfants de familles aisées qui n’ont pas déménagé.

Partager
Retour en haut