LE SAVIEZ-VOUS ?
En France, quel est le pourcentage d’enfants du primaire qui sont sur les réseaux sociaux ?
En France, 65 % des enfants du primaire sont présents sur les réseaux sociaux, d’après le baromètre de l’association e-Enfance publié jeudi 30 octobre, et ce malgré l’interdiction fixée à 13 ans. Parallèlement, 35 % des élèves sont touchés par le harcèlement dès l’école primaire : une hausse nette de 11 points en un an, portée par l’usage massif des écrans.
L’étude dresse un tableau particulièrement préoccupant : 37 % des jeunes disent subir du harcèlement ou du cyberharcèlement. La proportion ne recule pas avec l’âge, passant de 35 % en primaire à 40 % au lycée. Des violences qui frappent dès 6 ans, à un moment clé pour la construction identitaire et le développement des enfants.
Les motifs invoqués par les victimes éclairent la nature des discriminations à l’œuvre : la jalousie ou l’envie (24 %), les différences physiques (20 %) et le look (16 %). Les plateformes jouent un rôle central : « WhatsApp est devenu le théâtre privilégié de ces violences, concentrant 41 % des cas, souvent dans des groupes de classe », observe le baromètre.
Le profil des auteurs rappelle la complexité du phénomène. Près d’un jeune sur cinq (19 %) reconnaît avoir pris part à des actes de harcèlement, le plus souvent entraîné par une dynamique collective. L’effet de groupe est cité comme premier moteur (45 %), suivi par l’envie de « rigoler » (19 %) et la vengeance (18 %). Si 77 % disent prendre conscience de la gravité de leurs actes, 24 % récidivent. Après coup, 44 % expriment un mal-être, 32 % auraient souhaité savoir dire non, et 24 % regrettent de ne pas avoir connu les sanctions légales encourues.
Les témoins constituent un maillon essentiel de la prévention. Au total, 28 % des élèves déclarent avoir assisté à des scènes de harcèlement et disent avoir besoin d’être accompagnés par des adultes ou des psychologues pour intervenir pendant les faits et contribuer à y mettre fin.
Ces constats rejoignent ceux de l’Insee. Le mardi 14 octobre 2025, l’institut rappelait que « au cours de l’année scolaire 2022-2023, 23 % des lycéens ont subi au moins une fois une forme de cyberviolence en lien avec le cadre scolaire ». Au collège comme au lycée, ces violences, souvent commises sur les réseaux sociaux, prennent le plus fréquemment la forme d’insultes, de moqueries, de surnoms dégradants ou d’humiliations : elles touchent 21 % des collégiens et 15 % des lycéens. Les filles sont davantage visées : 31 % des collégiennes et 25 % des lycéennes déclarent au moins une forme de cyberviolence, contre 26 % des collégiens et 20 % des lycéens. Elles sont notamment plus touchées par « la diffusion de rumeurs, de commentaires, de photographies ou de films humiliants par internet ». Plus largement, la violence reste élevée : 66 % des collégiens et 51 % des lycéens subissent des atteintes verbales, en ligne ou hors ligne.
Derrière ces chiffres, un même signal d’alarme : la santé mentale des enfants se dégrade, tandis que les réseaux sociaux échappent encore trop souvent au contrôle. L’enjeu est donc de renforcer la prévention : rappeler aux familles et aux enfants que les réseaux ne sont pas accessibles avant 13 ans, et sensibiliser collégiens et lycéens aux cyberviolences.
Dans cette optique, Innov’Avenir, le programme d’égalité des chances porté par Les entreprises pour la Cité, développe des ateliers de sensibilisation, en classe, sur le cyberharcèlement, à destination des collégiens et lycéens. Plus d’infos : ICI
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