La loi du 11 février 2005 réaffirme que l’incapacité ne doit pas entraver l’accès aux droits des personnes handicapées.
Dans les faits, une situation de handicap ou des troubles de santé engendrent des inégalités pour les personnes concernées, notamment dans le déroulement de la scolarité, l’accès et le maintien dans l’emploi ainsi que dans l’accès aux biens et services.
Malgré la loi de 2005, l’inclusion sociale et professionnelle des personnes en situation de handicap reste un défi majeur pour notre société.
Selon les données de l’Insee, près de trois millions de personnes âgées de 15 à 64 ans, sont reconnues handicapées en France, mais seulement 44 % d’entre elles sont actives sur le marché du travail. Comparé aux trois-quarts de la population valide du même groupe d’âge, il est clair que des efforts supplémentaires sont nécessaires pour favoriser l’emploi des personnes en situation de handicap.
Aujourd’hui, le taux de chômage des personnes en situation de handicap reste près de deux fois supérieur à celui de la population générale (12 % contre 7 %).
Pourtant les entreprises s’emparent de plus en plus de ce sujet et mettent en place des actions en faveur de l’emploi de ces profils, en parallèle aux obligations juridiques, à commencer par la sensibilisation et la formation des collaborateurs et des collaboratrices de l’entreprise sur ce sujet pour faire changer les regards.
La loi du 11 février 2005 pose aussi le principe de la scolarisation des enfants handicapés en milieu ordinaire et reconnaît, d’une part, la responsabilité de l’Éducation nationale vis-à-vis de tous les enfants et adolescents et, d’autre part, le droit pour les enfants qui ont des besoins spécifiques de bénéficier d’un accompagnement adapté.
Il est vrai que depuis la réforme de 2005, le nombre d’enfants handicapés accueillis à l’école en milieu ordinaire s’est accru fortement. Mais, un rapport du Sénat de mai 2023 souligne “que la politique d’inclusion scolaire s’est traduite depuis plusieurs années par une augmentation importante des moyens financiers et humains dédiés, ce qui a contribué à une amélioration sensible des capacités de prise en charge, sans réussir pour autant à répondre aux attentes des enfants et des familles concernés, et en mettant parfois l’institution scolaire en difficulté“.
La Défenseure des droits dénonce des freins à l’inclusion scolaire :
« Il est trop souvent demandé aux enfants handicapés de s’adapter au système scolaire ; les contraintes de gestion priment sur l’intérêt supérieur de l’enfant. »
C’est seulement à partir des années 1980, que l’on observe l’expérimentation d’initiatives d’accueil pour les étudiants en situation de handicap à l’université.
Mais si les ajustements proposés, tels que la majoration du temps d’épreuve ou l’accès à des salles spécifiques semblent allés dans le bon sens, pour beaucoup d’étudiants en situation de handicap, ce n’est pas encore suffisant ( manque d’aide humaine ou technique comme la mise à disposition d’un ordinateur). Certains aménagement proposés peuvent être aussi stigmatisants.
Beaucoup d’étudiants font également part des difficultés à devoir « sans arrêt justifier » et « faire comprendre » leur handicap. Ceci s’observe notamment quand ce handicap est invisible.
Focus sur une initiative en faveur de l’inclusion des personnes en situation de handicap à Strasbourg : Le concours Innov’Hand
Innov’Hand est un concours créé en 2022 avec pour objectif de relier solidarité étudiante, innovation et handicap !
Une dizaine d’équipes, composées d’étudiants et étudiantes de l’université de Strasbourg, de l’université de Haute Alsace, ou de leurs diverses composantes, concourent, avec l’accompagnement d’entreprises, pour imaginer des solutions innovantes. Leur but : améliorer la vie quotidienne, étudiante ou professionnelle des personnes en situation de handicap. Le concours portera sur toute solution, produit, innovation technologique, ou ensemble de services destinés aux personnes en situation de handicap.
Une des particularités de ce concours est la mobilisation des professionnels du réseau Les entreprises pour la Cité pour accompagner les jeunes participants. Chaque équipe se voit attribuer un coach afin de les guider tout au long de la conception de leur projet. Cette approche collaborative favorise l’échange de connaissances et d’expériences, renforçant ainsi l’impact des solutions proposées.
Parmi les lauréats de l’édition 2023, Vac’Izy a remporté le premier prix du jury avec son application de voyage accessible pour tous.
Les autres projets distingués comprenaient Badge Lumino-Efficient, une solution pour la sécurité et l’inclusion des malentendants, et KHROMA, une initiative visant à rendre les musées accessibles aux personnes en situation de handicap visuel. Le Prix Coup de Cœur du Public a été attribué à BatiMan, un projet novateur destiné à aider les étudiants malvoyants.
L’édition 2024 du concours offre une nouvelle opportunité aux étudiants de mettre en avant leur créativité envers les personnes en situation de handicap.
Interview des lauréats de l’édition 2023 Innov Hand
Victor HOENIG et Xavier SCHWERER, étudiants à l’EM Strasbourg Business School .
Vous êtes les lauréats de l’édition 2023 Innov’hand. Pourquoi avoir participé à ce concours ?
« Notre décision de participer au concours Innov’hand était motivée par plusieurs raisons. Tout d’abord, nous souhaitions donner de la visibilité à notre projet entrepreneurial. Participer à ce concours nous permettait de contribuer à l’innovation dans le domaine du handicap. De plus, nous avions la possibilité de bénéficier d’un accompagnement par un collaborateur d’entreprise. Dans notre cas, il s’agissait de François de Capgemini. »
En quoi consistait votre projet ?
« Notre projet, baptisé Vac’izy, est une application de voyage qui répertorie des hôtels adaptés aux personnes à mobilité réduite. »
Qu’est-ce qui a changé pour vous depuis votre victoire au concours Innov’hand ?
« La victoire au concours Innov’hand a eu un impact significatif sur notre dynamique. Elle a renforcé notre confiance en nous et en notre projet, car elle a validé sa faisabilité. De plus, cette reconnaissance nous a ouvert de nouvelles opportunités et nous a permis d’établir des contacts précieux. C’est sur les conseils de notre coach, que nous avons privilégié la création d’un site internet avant de nous lancer dans le développement de l’application mobile. Notre ambition, désormais, est de poursuivre cette aventure.»
