Santé au travail : un enjeu pour les entreprises

D’après le dernier baromètre OpinionWay sur la santé au travail, publié le 9 mars, 44% des salariés sont en situation de détresse psychologique, notion qui regroupe des symptômes de dépression et d’épuisement, chiffre en hausse de 3 points par rapport à juin 2022 et 74% des personnes interrogées déclarent que leur santé psychologique est liée partiellement ou totalement au travail.

Parmi les populations les plus touchées on trouve les moins de 29 ans (55% de détresse psychologique), les femmes (49%) ou les managers (44%). 

Le taux de burn-out ( 28%) passe à un niveau deux fois plus élevé qu’avant 2020, ajoute l’étude.

En outre, 40% des salariés interrogés se disent épuisés au travail. Pour un tiers, la crise du Covid-19 impacte encore leur niveau de fatigue. D’ailleurs une étude de l’institut de sondage BVA pour Santé publique France, rapporte que les Français gardent des séquelles de l’épisode de pandémie. Ainsi, 24% des Français ont montré des signes d’un état anxieux. 17% reconnaissent avoir eu les signes d’un état dépressif au cours de l’année passée.

Ces chiffres ont des conséquences sur les entreprises et entraînent de l’absentéisme, des arrêts maladie et du turnover. 

En plus du burn-out , caractérisé par un « épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel », un autre genre d’épuisement également physique, émotionnel et mental se dessine dans le quotidien de nombreuses personnes. Son nom : le worry burn-out ou  perte de motivation engendrant  anxiété et fatigue constante, même quand la situation n’est pas stressante ainsi qu’ une inquiétude vis-à-vis de l’actualité et ses conséquences sur notre quotidien.

Le stress serait la caractéristique principale du worry burn-out  et peut se manifester même lorsqu’on ne fait rien de particulièrement angoissant et peut même rendre physiquement malade.  

On évoque également  le Blur out  que l’on pourrait traduire par “brouillage”, conséquence du flou qui existe entre la sphère professionnelle et la sphère personnelle.

Une des conséquences directes de cette dégradation de la santé mentale: le quiet quitting

 L’Ifop a réalisé en octobre dernier une enquête dans laquelle il apparait que 37% des Français actifs confirment se sentir proches du quiet quitting, sorte de désengagement professionnel.

Aujourd’hui encore, de nombreux salariés, malgré des efforts déployés par les organisations, ne se sentent pas à l’aise pour évoquer les problèmes de santé mentale avec leur manager ou responsable RH, craignant de les rendre plus susceptibles d’être licenciés, ou moins susceptibles de recevoir une promotion.

Cela confirme que les entreprises doivent placer le bien-être de leurs employés au cœur de leur stratégie notamment si elles veulent conserver un avantage concurrentiel en termes de talents et d’activités.

 

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