Performance et engagement des entreprises, même combat !

Les entreprises intègrent de plus en plus l’engagement sociétal dans leur quotidien, reconnaissant son impact sur leur performance économique et sociale. Cet engagement, autrefois considéré comme une “bonne action” facultative, est désormais essentiel et lié aux enjeux stratégiques, influençant les activités de l’entreprise. Les initiatives d’engagement, coordonnées au plus haut niveau, répondent à la quête de sens des salariés et aux attentes croissantes des « consomm’acteurs » en faveur de marques responsables. Les interactions B to B sont également influencées par l’émergence des achats responsables, offrant un avantage commercial significatif dans la conquête de nouveaux marchés.

Intégrer l’engagement citoyen dans la stratégie d’entreprise revêt plusieurs enjeux cruciaux. D’abord, c’est une question de réputation et d’image, prévenant les risques de greenwashing. De plus, cela constitue un enjeu de capital humain, attirant les talents et renforçant la cohésion interne. L’ancrage territorial est aussi crucial, favorisant la connaissance locale et la confiance de son écosystème. Enfin, l’engagement citoyen est un moteur d’anticipation, d’innovation et de transformation, permettant à l’entreprise de rester compétitive et de répondre aux tendances sociétales émergentes. 

Pour concevoir efficacement les stratégies d’engagement citoyen au plus haut niveau des organisations, il est primordial de passer du modèle du “fait du Prince” à une approche stratégique. Le mécénat est désormais structuré avec une raison d’être, des valeurs, des objectifs, des budgets, des ressources humaines, des plans d’actions et des outils d’évaluation de la performance sociétale. L’objectif ultime est d’assurer que les fonds sont utilisés de manière optimale pour répondre aux besoins du plus grand nombre, pérennisant ainsi l’impact global à long terme des organisations. Les stratégies d’engagement sociétal impliquent plusieurs étapes clés : définir la raison d’être et les valeurs, clarifier le rôle des engagements citoyens, combiner distribution de financements et actions opérationnelles, et s’inspirer de certaines logiques commerciales (comme la Venture-Philanthropy par exemple), pour maximiser l’efficacité et l’impact.

Comme le montrent certaines études, comme le Panorama des Fondations et Fonds de dotation 2022 [1], Les entreprises orientent de plus en plus leurs politiques d’investissements citoyens vers une approche structurée et coordonnée, intégrée à la stratégie globale. Les budgets des fondations d’entreprise augmentent, atteignant en moyenne 1,7 million d’euros par an, et les équipes dédiées à l’engagement sociétal se professionnalisent. Elles utilisent des approches méthodiques comparable à des études de marché pour identifier précisément les besoins et optimiser les contributions citoyennes. L’émergence de Directions de l’Engagement, connectées à la stratégie, illustre cette évolution. Certaines entreprises vont même plus loin en s’inscrivant dans une démarche de labellisation, ou en adoptant le statut de société à mission. Dans les deux cas, ces démarches nécessitent une adaptation de leur gouvernance avec la création de comités dédiés, visant à instaurer une gouvernance plus inclusive. Celle-ci favorise le dialogue constructif entre actionnaires, direction, salariés et parties prenantes externes, dans le but de mieux servir l’intérêt général tout en cultivant la pérennité de l’entreprise.


[1] Panorama des fondations et fonds de dotation créés par des entreprises mécènes, publié en 2022 par Les entreprises pour la Cité et EY

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