LE SAVIEZ-VOUS ?
À combien d’heures par semaine s’élève l’engagement d’un salarié aidant ?
L’aidance, c’est 8,6 heures par semaine : l’équivalent d’une journée de travail. Avec le vieillissement de la population, un salarié sur quatre devra, d’ici à 2030, consacrer une partie de son temps à un proche handicapé ou en perte d’autonomie, alerte l’Ocirp, union d’institutions de prévoyance paritaires à but non lucratif. A noter que ce sont les femmes qui assument majoritairement ce rôle d’aidantes. Elles représentent 60 % des aidants. Une situation qui les expose à des arbitrages contraints, comme le passage à temps partiel pour s’occuper d’un proche.
En 2060, l’espérance de vie en France devrait atteindre 86 ans pour les hommes et 91,1 ans pour les femmes, selon l’Insee. Toujours d’après l’institut, la population des 60 ans et plus, qui compte actuellement 15 millions de personnes, atteindra 20 millions en 2030, puis 24 millions en 2060. Les plus de 85 ans (1,4 million en 2021) seront 5 millions en 2060.
Un vieillissement vertigineux : selon l’Insee, la France pourrait compter entre 76 000 (soit 2,5 fois plus qu’en 2023) et 120 000 centenaires d’ici 2040. Un flux de personnes très âgées qu’il faudra apprendre à accompagner, collectivement mais aussi individuellement.
D’ores et déjà, on estime entre 8 et 11 millions le nombre de proches aidants en France, dont 61 % sont en activité professionnelle (France Travail, 22 avril 2024)
Surcharge mentale, isolement, absentéisme, fatigue, frustration… pour ces salariés aidants, travailler relève rarement de la sinécure, d’autant que certains doivent encore s’occuper de leurs enfants. Et le système d’appui reste lacunaire : trop souvent, les intéressés ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour faire face.
En 2024, parmi les 42 % de salariés ayant reçu un arrêt maladie, 51 % étaient des aidants, contre 42 % l’année précédente, selon le baromètre de l’absentéisme 2025 de Malakoff Humanis.
Dans l’entreprise, le sujet demeure tabou. Près de six DRH sur dix et un manager sur deux le constatent, selon un sondage Viavoice pour l’Ocirp publié en octobre dernier. Plus récemment, une enquête Elabe pour l’Unédic a confirmé cet état de fait : 43 % des aidants interrogés disent en avoir parlé au travail pour obtenir des aides ou des aménagements d’horaires ; parmi eux, 17 % affirment l’avoir fait sans être écoutés, et nombre d’autres préfèrent encore garder le sujet pour eux.
Conséquence : les trajectoires professionnelles en pâtissent que ce soit pour les proches aidants ou parents aidants. Toujours selon Elabe pour l’Unédic, 46 % des aidants et 49 % chez les aidants-parents ont renoncé à changer de métier ou d’entreprise, refusé une évolution ou des formations. Plus préoccupant encore, 40 % chez les proches aidants et 43 % chez les parents aidants disent craindre de perdre leur emploi.
De nombreuses entreprises ont pris les devants en négociant des accords avec leurs élus. La Poste accompagne déjà 5 000 salariés sur un total de 166 000 employés. Depuis 2019, la Banque Populaire accorde cinq jours de congé supplémentaires par an aux aidants et a créé, trois ans plus tard, un fonds de solidarité. Chez Servier, des aménagements sont également en place : flexibilités horaires et télétravail « spécial aidant », notamment.
Au-delà des dispositifs légaux (congé de solidarité familiale, congé de proche aidant ) l’aidance finira-t-elle par gagner ses lettres de noblesse dans le Code du travail ?
En attendant, les employeurs ont tout intérêt à aider leurs salariés à traverser cette période de vie. L’exercice est délicat : il suppose d’évaluer des coûts cachés liés à la situation d’aidant (absentéisme, baisse de productivité du salarié aidant due à la fatigue et au stress…). Huit DRH sur dix estiment qu’il coûte moins cher d’agir que de ne rien faire.
Signe que les lignes bougent, un écosystème se développe autour de l’aidance. D’un côté, des offres à destination des entreprises pour les sensibiliser — ateliers, « fresques », formations. De l’autre, des services dédiés aux aidants. La société Pupil, par exemple, propose (par abonnement) : diagnostic de la situation, identification des dispositifs éligibles, modèles de courriers, informations juridiques, administratives ou patrimoniales, et orientation vers des structures spécialisées.
A l’occasion de la journée nationale des aidants le 3 octobre prochain, LepC organise un quizz interactif en ligne pour mieux comprendre les défis, les besoins et les réalités des aidants familiaux
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