Témoignage de Sandrine DELAGE, Head of Change Makers & Prospective chez BNP Paribas et co-founder de “Women & Girls in Tech”.
J’ai débuté ma carrière comme développeuse et cheffe de projet informatique dans les équipes IT de BNP Paribas. J’ai ensuite évolué au sein de plusieurs métiers : RH, Communication, Banque de détail avec des missions variées comme la création d’une agence de numérisation des dossiers pour les collaborateurs du Groupe ou la mise en place d’une plateforme multimédia pour la communication.
En 2013, j’ai créé avec ma fille le blog Mère & Fille 2.0 où nous partagions toutes les deux notre point de vue sur l’univers du numérique. Ce blog est né d’une histoire familiale et d’une envie de développer les échanges intergénérationnels autour de la Tech pour lutter contre le syndrome de l’imposteur, partager et faire mieux connaître les opportunités du monde numérique.
En 2015, je me suis lancée un nouveau défi : l’intrapreneuriat ! J’ai rejoint un programme interne pour déployer un projet d’acculturation digitale. Mon but était de mieux faire comprendre à l’ensemble des collaborateurs comment les nouvelles technologies allaient impacter leurs métiers.
Ce chemin de transformation m’a permis d’évoluer et de créer le pôle Change Makers & Prospective, dont l’objectif, au sein de la direction de l’Engagement d’entreprise de BNP Paribas, est d’accompagner les collaborateurs souhaitant proposer des solutions reliées aux enjeux sociétaux et environnementaux de l’entreprise. Les projets du pôle : le People’sLab4Good, un programme d’intrapreneuriat 100% à impact et le collectif « Women & Girls in Tech » avec SIMPLON et Digital Ladies & Allies pour agir pour plus de mixité dans les métiers du numérique et de la Tech.
Pourquoi avoir choisi ce métier?
J’ai fait une école de commerce avec un mix marketing et informatique et c’est cette dernière partie qui m’a le plus enthousiasmée : j’ai appris à créer une réalité grâce aux lignes de code, à être à l’écoute de besoins concrets.
Dans les années 80, les femmes étaient alors pionnières et nombreuses dans la Tech. Aujourd’hui, malheureusement, la tendance s’est inversée, et les femmes ne représentent plus que 16% des travailleurs de la Tech, et moins de 10% des étudiants en écoles d’ingénierie informatique. Pourtant le besoin est grand : on parle de 200 000 postes à pourvoir d’ici 2027. Parmi celles qui décident de s’orienter dans le numérique, seules 23% vont poursuivre, les autres sont découragées. Sur les 23% qui restent et arrivent en entreprise, une sur deux va partir au bout de 10 ans à cause de l’environnement jugé peu propice.
Quelles sont les difficultés que peut rencontrer une femme dans ce métier ?
Il faut continuer à encourager les jeunes filles à s’écouter et à rejoindre les métiers qui façonnent notre vie digitale au quotidien. La difficulté ne vient pas des métiers de la Tech et du numérique mais d’une déconstruction à opérer. Elles ont toute leur place.
C’est aussi pour cela que j’ai choisi de m’engager depuis 10 ans pour la mixité dans les métiers du numérique à travers le collectif « Women & Girls in Tech », dont l’objectif est de booster la féminisation du monde du numérique en faisant découvrir les opportunités, les métiers et les technologies à toutes les femmes et jeunes filles.
Il y a aussi un travail au sein des entreprises à réaliser pour que ces femmes soient mieux accueillies. Nous avons une responsabilité pour faciliter leur accueil et leur intégration pour qu’elles puissent se retrouver dans un environnement sécurisant, évolutif et enthousiasmant !
Evénements de restitution de notre enquête sur la mixité des métiers :
