17 mai : une journée symbolique de lutte contre les LGBT-phobies

Le 17 mai marque une date symbolique. C’est en effet ce jour-là, en 1990, que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a retiré l’homosexualité de la liste des maladies mentales. Depuis, cette date est célébrée comme la Journée mondiale contre l’homophobie, la transphobie et la biphobie, une initiative lancée pour la première fois au Québec en 2003. Cette journée vise à sensibiliser le public aux enjeux de la diversité d’orientation sexuelle et de genre, tout en promouvant des actions inclusives.

 

Les préjugés liés à la communauté LGBTQIA+, souvent basés sur des peurs irrationnelles, résultent d’une méconnaissance et d’une crainte de voir leur propre identité remise en question, entrainant des discriminations, des violences physiques et verbales, du harcèlement, et même de la censure.  

Selon l’étude “LGBT Pride” de 2023, 10% de la population mondiale se définit comme LGBTQIA+, un chiffre qui monte à 18% parmi la génération Z. La visibilité des personnes LGBTQIA+ a également augmenté, avec 47% des répondants déclarant connaître personnellement une personne homosexuelle.

Cependant à travers le monde, on observe que les droits et les pratiques n’évoluent pas toujours favorablement. 

Par exemple, aux États-Unis, plus de 400 projets de lois restrictives ont été proposés en 2023, incluant des mesures comme l’interdiction des spectacles de drag queens au Tennessee et la limitation de l’accès aux soins d’affirmation de genre pour les personnes trans. En Chine, bien que l’homosexualité ne soit plus criminalisée depuis 1997, le mariage entre personnes de même sexe reste interdit et les questions LGBTQIA+ sont toujours taboues. De même, en Arabie Saoudite, les autorités ont pris des mesures sévères en 2022 contre les jouets et vêtements arc-en-ciel, perçus comme une promotion de l’homosexualité.

En France, les actes de LGBT phobies continuent d’augmenter. Le rapport de SOS Homophobie de 2023 indique une hausse de 28% des agressions physiques LGBTphobes.

Les témoignages d’actes de transphobie ont augmenté quant à eux de 27% et ceux de lesbophobie de 14%. En 2022, SOS Homophobie a reçu 1 506 témoignages décrivant 1 195 situations de LGBTphobie en France. Le nombre de cas de transphobie a augmenté de 35% par rapport à 2020, et 27% par rapport à 2021, avec une proportion croissante de personnes trans et non binaires contactant l’association.

Les discriminations au travail : des résultats en demi-teintes.

Les discriminations au travail représentent 43% des sollicitations d’aide sur la plateforme de SOS Homophobie. Malgré une visibilité accrue, les employés LGBTQIA+ subissent encore des traitements inégaux, notamment les personnes trans et non binaires. Le 4e baromètre de l’inclusion des personnes LGBT+ au travail en France, réalisé par l’Ifop pour l’association L’Autre Cercle, révèle que bien que le climat au travail soit plus progressiste, des zones d’ombre persistent.

Près d’un tiers (35%) des personnes trans et non binaires déclarent avoir subi des traitements inégaux en raison de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre, et 37% ont été victimes d’au moins une agression sur leur lieu de travail. Ce chiffre est supérieur de 9 points par rapport à l’ensemble des personnes LGBTQIA+ interrogées. 

Une stratégie clé pour améliorer un environnement plus inclusif au travail est la formation d’alliés.

Un allié est une personne non-LGBTQIA+ qui soutient activement l’inclusion et combat les préjugés au travail. Ils ou elles jouent un rôle crucial en aidant les personnes à faire leur coming out et en sensibilisant les autres à l’importance de l’égalité, de l’équité, et du respect mutuel. Mais devenir un allié est un processus complexe et continu, nécessitant une éducation approfondie sur les discriminations.

Au-delà du rôle des alliés, si l’entreprise veut garantir un environnement de travail sûr et inclusif, un engagement actif de toutes les strates de l’entreprise reste essentiel.



N.Ducongé – Les entreprises pour la Cité

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