Le Saviez-Vous : quel pourcentage de salariés soutient la mise en place de politiques inclusives en entreprise pour les employés LGBTQIA+ ?

LE SAVIEZ-VOUS ?

Quel pourcentage de salariés soutient la mise en place de politiques inclusives en entreprise pour les employés LGBTQIA+ ?

Alors que le mois des fiertés bat son plein dans de nombreuses villes du monde, une étude internationale d’Ipsos Pride 2025 menée dans 26 pays souligne que les initiatives LGBT au sein des entreprises ne suscitent pas d’enthousiasme massif. Seuls 38 % des répondants se déclarent favorables à des politiques ou programmes spécifiques pour soutenir les employés LGBTQIA+. Près d’un quart (24 %) y sont hostiles, tandis que la majorité (39 %) reste neutre.

Entre 2021 et 2025, la part de la population favorable aux marques et aux entreprises promouvant les droits LGBT a perdu huit points, passant de 49 % à 41 %. Dans le même temps, l’opposition à ce type d’engagement a augmenté de sept points, atteignant 23 % cette année.

Parmi les jeunes adultes, les femmes de la génération Z (nées entre 1996 et 2012) apparaissent comme les plus engagées en faveur de la cause LGBT. Près d’une sur deux (49 %) soutient une plus grande visibilité des personnes LGBTQIA+ dans les médias, qu’il s’agisse de la télévision, du cinéma ou de la publicité. En revanche, leurs homologues masculins se montrent nettement plus réservés. Seuls 38 % d’entre eux estiment que les personnes LGBTQIA+ devraient pouvoir s’exprimer librement sur leur orientation ou leur identité de genre — un écart frappant face aux 59 % de femmes du même âge. Même au sein d’une génération souvent qualifiée de plus ouverte, le clivage entre les genres reste marqué.

Le soutien au mariage entre personnes de même sexe et à leur reconnaissance légale fléchit également. Alors qu’il atteignait 74 % en 2021, il chute à 69 % en 2025. Plus inquiétant encore, le soutien à l’adoption d’un enfant par les couples de même sexe recule de cinq points (64 % à 59 %). Une tendance qui pourrait menacer certains acquis dans les droits des familles LGBTQIA+ dans plusieurs régions du monde.

C’est sans doute sur la question des athlètes trans que les résistances sont les plus marquées. Seules 22 % des personnes interrogées soutiennent leur participation aux compétitions selon le genre avec lequel ils s’identifient — contre 32 % en 2021. Ce recul est généralisé, bien que certaines sociétés comme la Thaïlande (50 %) se montrent plus ouvertes, à la différence de pays comme la Hongrie (11 %).

En définitive, le Pride 2025 dresse le tableau d’une société en demi-teinte : si les droits des personnes LGBTQIA+ sont largement reconnus, l’élan collectif pour les défendre semble s’essouffler. La dynamique inclusive, aujourd’hui portée principalement par les jeunes femmes, peine à convaincre une frange croissante de jeunes hommes, davantage influencés par les codes sociaux traditionnels.

L’enquête, menée dans 26 pays, révèle une stagnation — voire un recul — du soutien à l’égard de l’inclusion des minorités LGBTQIA+, aussi bien dans la vie publique que dans le monde professionnel.

Dans un contexte mondial traversé par des tensions identitaires et des replis idéologiques, il reviendra aux entreprises, aux institutions et aux médias de maintenir le cap. Car sans engagement clair, le risque d’un véritable retour en arrière n’est plus à écarter.