Près de 80 % des femmes autistes ne reçoivent pas de diagnostic avant l’âge de 18 ans.

Les troubles neurodivergents, notamment l’autisme, le TDAH, la dyslexie et d’autres variations cognitives, ont longtemps été considérés comme principalement masculins, alors que ces troubles concernent largement les femmes. Cette perception erronée entraine un diagnostic tardif chez les filles et les femmes, qui voient souvent leurs traits neurodivergents passés sous silence ou dissimulés pendant des années. Conséquence : les garçons sont diagnostiqués trois fois plus souvent pour un TDAH, quatre fois plus souvent pour l’autisme et deux fois plus souvent pour la dyslexie que les filles. De plus, les outils de diagnostic actuels reposent encore sur des modèles principalement masculins, laissant de nombreuses filles et femmes sans reconnaissance de leur condition, ni soutien adapté.

Et dans l’entreprise ?

Les personnes neurodivergentes demeurent sous-représentées dans les postes de direction, une disparité encore plus marquée chez les femmes non diagnostiquées et confrontées à des obstacles supplémentaires. Cela illustre le manque de reconnaissance de la neurodivergence chez les femmes dans le monde professionnel. Les traits tels qu’une concentration intense, une communication directe ou des méthodes d’organisation atypiques sont souvent mal interprétés, entraînant critiques et manque de soutien.

Malgré ces jugements erronés, les femmes neurodivergentes apportent des atouts uniques aux rôles de leadership, à condition de recevoir un soutien adapté. Par exemple, des caractéristiques associées au TDAH, telles que la capacité à jongler avec plusieurs situations, leur permettent souvent d’anticiper des solutions ou des résultats que d’autres pourraient ignorer. Ce qui peut paraître comme une pensée dispersée en réunion reflète en réalité une aptitude à gérer simultanément des problématiques complexes, un atout crucial dans un environnement professionnel en constante évolution.