agissons contre les VIOLENCES
sexistes et sexuelles !
Vous ne savez pas comment mettre les violences sexistes et sexuelles à terre ? Impossible de vous retrouver dans la nébuleuse des pratiques ? C’est le trou noir quand vous tentez de le faire ?
Grâce à ce voyage dans l’espace, vous ne serez pas satellisés longtemps !
En route pour notre mission spéciale !
Notre CONSTELLATION
Notre périple commence par la planète Lexia, gardienne des textes juridiques régissant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes.
L’employeur a trois obligations principales : prévenir, mettre fin et sanctionner.
Plus largement, il doit mettre tous les moyens possibles en œuvre afin d’assurer la sécurité et protéger la santé physique et mentale des équipes (article L 4121-1 du Code du travail).
Le harcèlement sexuel est défini depuis 2012 par l’article L. 1153-1 du Code du travail.
La loi « Travail » du 17 août 2015 relative au dialogue social et à l’emploi a mis en lumière le sexisme ordinaire, ajoutant au Code du travail, l’interdiction d’agissements sexistes.
Le cadre législatif s’est également enrichi d’un article, L. 2314-1 du Code du travail, définissant le rôle d’un réfèrent harcèlement sexuel qui doit être nommé par chaque CSE, quel que soit l’effectif de l’entreprise pour réaliser des actions de sensibilisation et assister les procédures internes de signalement et de traitement des situations pour lesquelles l’entreprise est saisie.
Depuis le 31 mars 2022, la loi n° 2021-1018 du 2 août 2021 pour renforcer la prévention en santé au travail précise la définition du harcèlement sexuel au travail. Les agissements sexistes répétés et les actes isolés entrent dans le champ du harcèlement sexuel.
Les apports de la loi du 2 août 2021 pour « renforcer la prévention en santé au travail » sont substantiellement importants. L’article L. 1153-1 du Code du travail se voit enrichi de la notion de harcèlement sexiste, d’une part et les circonstances du harcèlement sexuel sont élargies à certaines dimensions collectives, d’autre part.
L’infraction pénale d’outrage sexiste, introduite dans le code pénal par la loi n° 2018-703 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, est renforcée par la loi n°2023-22 du 24 janvier 2023 d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur. L’outrage sexiste aggravé devient un délit sanctionné d’une amende de 3 750 euros à compter du 1er avril 2023.
Pour aller plus loin : Podcast C’est pas un sujet – Définitions juridiques, porté par Les Entreprises pour la Cité.
Tolérance zéro,
ça commence en haut !
Mettre en place une politique de prévention contre les violences sexistes et sexuelles en entreprise est crucial pour créer un environnement de travail sûr et respectueux.
Prochaine étape de notre mission, Comexia !
La direction doit montrer un engagement clair et ferme en faveur de la prévention des violences sexistes et sexuelles en incluant :
- Une déclaration publique de tolérance zéro.
- En amont, il s’agira d’impliquer les parties prenantes :
- Présentez des données et des faits : rassemblez des données sur l’incidence des violences sexistes et sexuelles dans le milieu professionnel, ainsi que des études de cas pertinents. Soulignez les impacts négatifs sur l’entreprise, y compris les coûts liés aux poursuites judiciaires, l’absentéisme, la baisse de productivité et la réputation de l’entreprise. Invitez des experts et des témoins (comme des victimes qui sont prêtes à partager leur expérience) pour sensibiliser et convaincre la Direction de l’urgence du problème.
- Elaborez un argumentaire solide : mettez en évidence les obligations légales et réglementaires, ainsi que les risques de non-conformité. Insistez sur l’importance de créer un environnement de travail sûr et respectueux pour tout le monde, en alignement avec les valeurs de l’entreprise.
- Proposez des solutions concrètes : développez un plan d’action détaillé incluant des formations, des procédures de signalement claires et des mesures disciplinaires. Identifiez les ressources (financières, humaines) nécessaires pour mettre en œuvre ces initiatives.
- Collectez des informations avec leur aide : effectuez un état des lieux pour évaluer la situation actuelle concernant les incidents de sexisme et de harcèlement sexuel dans l’entreprise.
- Examinez les politiques existantes pour identifier les lacunes et les zones à améliorer.
- Étudiez les politiques exemplaires d’autres entreprises et les meilleures pratiques pour guider l’élaboration de votre politique. Échanger avec des pairs pour profiter de leur expérience.
- Impliquez-les, dès le départ, pour bénéficier de leurs perspectives et expériences en les invitant à participer aux groupes de travail, chargés de développer et de mettre en œuvre la politique.
- Organisez des sessions de formation spécifiques pour les membres du CSE sur les violences sexistes et sexuelles, leurs manifestations et leurs impacts. Expliquez l’importance de leur prévention pour la santé et la sécurité au travail.
- Organisez des réunions conjointes entre les RH et le CSE pour discuter des éléments de la politique, des procédures de signalement et des mesures de soutien. Encouragez-les à apporter des suggestions spécifiques fondées sur leurs observations et les retours des employés.
- Collaborez pour réaliser une analyse des risques liés aux violences sexistes et sexuelles dans différents départements de l’entreprise.
- Définissez conjointement des procédures claires de signalement et de traitement des plaintes.
- Développez des campagnes de sensibilisation conjointes pour informer tous les employés de la politique et des procédures.
- Travaillez ensemble à définir des indicateurs de performance et des critères de succès de la politique à mettre en place.
Exemple d’enquêtes de perception pour recueillir l’avis des équipes sur les Violences sexistes et sexuelles dans votre entreprise.
Quelques conseils pour la mise en œuvre de l’enquête :
- Assurez les participants que leurs réponses seront anonymes et confidentielles.
- Communiquez sous un autre format l’enquête en ligne pour une accessibilité maximale.
- Rédigez les questions de manière claire et concise pour éviter toute ambiguïté.
- Prévoyez des outils et des ressources pour analyser les résultats et identifiez les tendances et domaines nécessitant une attention particulière.
Politique de l’entreprise
Connaissez-vous la politique de l’entreprise sur les violences sexistes et sexuelles ?
- Oui
- Non
- Pas sûr(e)
Avez-vous déjà participé à une formation sur la prévention des violences sexistes et sexuelles dans notre entreprise ?
- Oui
- Non
À quelle fréquence pensez-vous que des campagnes de sensibilisation sur ce sujet devraient être organisées ?
- Tous les mois
- Tous les trimestres
- Deux fois par an
- Une fois par an
Perception de l’environnement de travail
Comment évalueriez-vous le climat de travail en ce qui concerne le respect et l’égalité des sexes ?
- Très bon
- Bon
- Moyennement bon
- Mauvais
- Très mauvais
Avez-vous déjà été témoin de comportements sexistes ou de harcèlement sexuel sur votre lieu de travail ?
- Oui
- Non
Si oui, avez-vous signalé ces comportements ?
- Oui
- Non
- Préfère ne pas répondre
Sentiment de sécurité et de soutien
Vous sentez-vous en sécurité pour signaler un incident de violence sexiste ou sexuelle dans notre entreprise ?
- Très en sécurité
- Plutôt en sécurité
- Peu en sécurité
- Pas du tout en sécurité
Pensez-vous que la direction se sent concernée par les plaintes liées à des violences sexistes et sexuelles ?
- Oui
- Non
- Pas sûr(e)
Avez-vous confiance dans les procédures de traitement des plaintes en place ?
- Oui
- Non
- Pas sûr(e)
Vos suggestions d’amélioration
Quelles mesures supplémentaires pensez-vous que l’entreprise devrait prendre pour prévenir les violences sexistes et sexuelles ? (Champ de texte libre)
Avez-vous des suggestions pour améliorer la formation et la sensibilisation sur les violences sexistes et sexuelles dans notre entreprise ? (Champ de texte libre)
Informations démographiques (facultatif)
Depuis combien de temps travaillez-vous dans cette entreprise ?
- Moins d’un an
- 1-3 ans
- 3-5 ans
- Plus de 5 ans
Quel est votre genre ?
- Homme
- Femme
- Autre
- Préfère ne pas répondre
Quel est votre âge ?
Dans quel département travaillez-vous ?
- (Liste des départements)
- Préfère ne pas répondre
- Comment la rédiger ? Mentionner l’importance de l’engagement pour la tolérance zéro. Expliquer ce que sont les violences sexistes (comportements, paroles, gestes inappropriés). Affirmer clairement l’engagement de l’entreprise contre ces violences. Détailler les sanctions en cas de non-respect (peines disciplinaires, licenciement, etc.). Indiquer les mesures de soutien (cellules d’écoute, accompagnement juridique, etc.). Expliquer le processus de signalement et le traitement des plaintes.
Exemple de déclaration de TOLERANCE ZERO à l’égard des violences sexistes et sexuelles :
[Nom de l’entreprise] s’engage fermement à créer et maintenir un environnement de travail sûr, respectueux et inclusif pour tous. Nous avons une politique de tolérance zéro à l’égard des violences sexistes et sexuelles et nous prenons toutes les mesures nécessaires pour prévenir, signaler et traiter ces comportements inacceptables.
Engagement de l’organisation :
Prévention et Sensibilisation :
- Nous organisons régulièrement des sessions de formation obligatoires pour tous sur la prévention des violences sexistes et sexuelles.
- Nous mettons en place des campagnes de sensibilisation continues pour promouvoir le respect et l’égalité au sein de notre organisation.
Procédures de signalement :
- Nous fournissons des canaux clairs, accessibles et confidentiels pour signaler tout comportement sexiste ou harcèlement sexuel.
- Nous garantissons que toutes les plaintes seront prises au sérieux et traitées avec diligence et confidentialité.
Enquêtes et sanctions :
- Nous menons des enquêtes impartiales et approfondies sur tous les signalements de violences sexistes et sexuelles.
- Nous appliquons des sanctions appropriées contre les auteurs de tels comportements, conformément à notre politique interne et aux lois en vigueur.
Soutien aux victimes :
- Nous offrons un soutien complet aux victimes de violences sexistes et sexuelles, y compris l’accès à des services de conseil et de soutien psychologique.
- Nous protégeons les victimes contre toute forme de représailles.
Message de la Direction :
“Chez [Nom de l’entreprise], nous croyons en la dignité et le respect de chaque individu. Les violences sexistes et sexuelles n’ont pas leur place dans notre entreprise. Nous nous engageons à créer un environnement de travail où chacun peut se sentir en sécurité et valorisé. Nous vous invitons toutes et tous à se joindre à nous pour soutenir cette cause importante et à contribuer activement à la promotion de l’égalité et du respect au travail.”
[Nom du Directeur Général/PDG], [Nom de l’entreprise]
- Comment la communiquer en interne ? Organiser une réunion pour annoncer la déclaration. Envoyer un courriel officiel avec la déclaration et la publier sur l’intranet de l’entreprise. Placer des affiches dans les espaces communs (bureaux, cafétérias, etc.).
- L’intégration de cette politique dans la culture d’entreprise et les valeurs fondamentales.
- La participation à l’initiative #StOpE au sexisme ordinaire en entreprise.
Surveillance contre
les violences
Nouvelle étape de notre mission, Vigilancia ou comment réaliser un diagnostic pour identifier les situations à risque et les points de vulnérabilité au sein de l’organisation par :
- Des enquêtes anonymes auprès des employés.
- L’analyse des incidents passés.
- Des discussions avec les représentants du personnel et les syndicats.
- La nomination d’un référent sexisme employeur et un référent sexisme CSE
Les agissements sexistes et le harcèlement sexuel doivent être intégrés :
- A l’évaluation des risques professionnels transcrite dans le Document Unique d’Évaluation des Risques Professionnels (DUERP), pour identifier les secteurs, postes et les conditions d’emploi et de travail qui exposent au risque d’agissement sexiste et de harcèlement sexuel
Les référents sexisme : quelles missions ? Quel statut ?
Un guide pour aider les RH Prévenir le harcèlement sexuel. Repères pour les RH. 2019
Générateur d’enquête en ligne sur les violences sexistes, sexuelles et lgbtphobes au travail, 2022
Saisie d’une réclamation d’une salariée relative à des agissements de harcèlement sexuel qu’elle indiquait avoir subis dans le cadre de son emploi, le Défenseur des Droits a apporté des précisions quant à la conduite d’une enquête interne dans une décision du 11 juillet 2024.
Cet article, fort intéressant, traite d’une réclamation concernant des agissements de harcèlement sexuel. Le contexte : une salariée syndiquée a accusé un collègue de propos et d’agressions sexuelles. Bien qu’elle ait eu des attestations de collègues soutenant ses allégations, l’enquête interne menée par l’employeur n’a pas trouvé de preuves suffisantes. Le Défenseur des droits a été saisi pour revoir l’enquête.
L’institution a jugé que l’enquête interne n’avait pas été correctement menée. Elle a relevé des témoins non entendus, une enquête trop longue et l’absence de sanctions appropriées. Il a conclu que l’employeur n’avait pas respecté son obligation de sécurité, reconnaissant la salariée comme victime de harcèlement sexuel et d’ambiance.
Cette décision, prise le 11 juillet 2024, est remarquable car c’est la première fois que le Défenseur des droits s’implique aussi profondément dans une analyse d’enquête interne menée par une entreprise.
Le Défenseur des droits a souligné plusieurs principes à respecter dans les enquêtes : impartialité, audition des témoins clés, durée raisonnable de l’enquête, confidentialité, et l’obligation pour l’employeur de justifier toute omission dans les auditions. Il a recommandé à l’entreprise de corriger ses pratiques dans un délai de trois mois.
Le Défenseur des droits a basé son analyse sur une présomption de harcèlement sexuel, en se reposant sur des indices convergents, même sans preuve directe.
L’entreprise a manqué à la confidentialité en partageant des informations avec le CSE avant d’informer la victime, et des représailles ont été signalées.
Le Défenseur des Droits conclut en soulignant l’importance de professionnaliser les enquêtes internes tout en restant flexible dans leur application.
Protocole activé :
plan d’action en marche
Bienvenue à PROCESSOR, ou comment développer une politique écrite détaillant les comportements inappropriés et les sanctions correspondantes.
Pour cela, vous devez inclure :
- Une définition claire des violences sexistes et sexuelles.
- Une procédure de signalement en établissant des mécanismes confidentiels et accessibles pour le signalement des incidents : lignes téléphoniques dédiées, boîtes de dépôt anonymes, plateformes en ligne sécurisées, etc.
- Assurez la confidentialité des informations partagées par les plaignants et les témoins.
- Limitez l’accès aux détails des plaintes uniquement aux personnes directement impliquées dans le traitement et la résolution des cas.
- Fournissez plusieurs moyens de signalement (e-mail, téléphone, application, en personne) pour s’assurer que tout le monde peut facilement déposer une plainte. Garantissez que les canaux de signalement sont accessibles à tout moment, y compris en dehors des heures de travail normales, si possible.
- Expliquez clairement le processus de signalement, y compris les étapes à suivre, les personnes responsables et les délais attendus. Informez les plaignants de l’état d’avancement de leur plainte à chaque étape du processus.
- Assurez-vous que les enquêtes soient menées de manière impartiale et objective, sans préjugé ni favoritisme. Traitez toutes les plaintes de manière égale, quelle que soit la position ou le statut des personnes impliquées.
- Mettez en place des mesures pour protéger les plaignants et les témoins contre toute forme de représailles. Offrez un soutien adéquat aux victimes, tel que des services de conseil, des ajustements de poste ou des congés si nécessaire.
- Définissez clairement les responsabilités des différentes parties prenantes (RH, managers, équipe d’enquête) dans le processus de signalement et de traitement des plaintes.
- Établissez des mécanismes de suivi pour évaluer l’efficacité de la procédure et apporter des améliorations continues.
- Assurez une réponse rapide à chaque signalement pour éviter que la situation ne s’aggrave et pour montrer l’engagement de l’entreprise à traiter ces problèmes sérieusement.
- Établissez des délais clairs pour chaque étape du processus de traitement des plaintes, de la réception à la résolution.
- Documentez toutes les plaintes, enquêtes et décisions prises dans un registre sécurisé. Conservez les preuves et les enregistrements de manière sécurisée et conforme aux réglementations de protection des données.
- Traitez toutes les personnes impliquées dans une plainte avec respect et dignité, qu’elles soient plaignantes, témoins ou accusées. Assurez le respect des droits de chaque individu tout au long du processus.
Avantages d’avoir une cellule de signalement dédiée via une adresse mail générique :
Ce dispositif permet de :
- Recueillir les signalements et de mobiliser les services compétents pour une écoute et un accompagnement des victimes ;
- Assurer le suivi du traitement des faits signalés et le lien entre l’ensemble des acteurs agissant à chaque étape du dispositif ;
- Veiller au respect des principes du dispositif, des délais et des actes de la procédure ;
- Réaliser un bilan annuel anonymisé du suivi des signalements reçus et des suites qui leur sont données (règlement du litige, suites disciplinaires, suites judiciaires) afin d’évaluer les actions mises en œuvre et de prendre les mesures de prévention nécessaires.
Le signalement via l’adresse générique ne se substitue pas aux autres modalités de saisine internes. Laissez aux salariés la possibilité de remonter les faits auprès du responsable ressources humaines, des supérieurs hiérarchiques, de la Médecine du travail, des représentants des organisations syndicales ou service de prévention.
En complément, vous pouvez monter un partenariat avec une cellule d’écoute externe à l’établissement concernant les violences sexistes ou sexuelles. En voici quelques-unes :
- Une procédure de traitement des plaintes, en définissant des procédures claires et transparentes pour leur traitement : désignation de personnes référentes formées, enquêtes impartiales et diligentes.
- Des mesures de protection pour les victimes et les témoins : accès à des services de conseil psychologique. Aménagements temporaires du poste de travail si nécessaire. Soutien juridique si requis.
Parole à Clara DUCOUX – conseillère technique emploi CIDFF.
Les CIDFF sont des acteurs de proximité qui informent, orientent et accompagnent toutes les femmes, dont les femmes victimes de violences conjugales, pour favoriser leurs accès aux droits et leur insertion socio-économique.
Pourquoi les violences conjugales sont un sujet d’entreprise ?
« Les violences conjugales, souvent perçues comme une problématique strictement personnelle, s’invitent pourtant fréquemment sur le lieu de travail. En France, une salariée sur dix est victime de violences au sein de son couple, selon une enquête européenne (ENVEFF). Ces violences, bien qu’intimes, se traduisent par des impacts professionnels concrets au travail : perte de concentration, retards fréquents et une baisse générale de productivité.
Ces chiffres soulignent l’importance pour les entreprises de reconnaître et d’aborder ce problème. »
Qu’est-ce que le projet : “Violences au sein du couple- On en parle au travail” ?
“Violences on sein du couple – On en parle au travail”, a été créé en 2021 par Séverine Lemière – Maitresse de conférences Université Paris Cité – Réseau de recherche MAGE – Présidente Association FIT une femme un toit en collaboration avec les CIDFF.
Ce projet est né d’une volonté de déconstruire l’idée que ces violences relèvent uniquement de la sphère privée. Il s’agit de lever les freins à l’engagement des entreprises, et de les accompagner dans la mise en place de politiques internes de prévention et de prise en charge des victimes.
Cette initiative s’est d’abord déployée sous forme expérimentale dans sept territoires, les CIDFF locaux y ont accompagné des entreprises (de différentes tailles issues de différents secteurs) avec au final la création d’un guide méthodologique, visant à fournir une méthodologie en entreprise avec trois niveaux d’engagement :
- Sensibilisation des salariés : informer les employés sur les implications des violences conjugales par le biais de kits de communication déployés dans les espaces communs, comme les toilettes.
- Formation de référents : former des référents capables d’orienter les victimes vers le CIDFF le plus proche.
- Boîte à outils pour les entreprises : fournir des outils pratiques, comme un coffre-fort numérique et des ajustements au télétravail pour aider les entreprises à soutenir les victimes.
Les résultats positifs de cette phase d’expérimentation ont conduit à l’essaimage du projet sur l’ensemble du territoire national, avec l’appui des Fédérations régionales des CIDFF. L’objectif est désormais d’atteindre les PME et TPE, souvent moins bien équipées pour faire face à ces problématiques et de renforcer les liens entre entreprises- CIDFF.
Ces efforts soulignent l’importance de la collaboration entre associations, entreprises et salariés pour créer un environnement de travail plus inclusif et sécurisé. Sensibiliser, former et outiller les entreprises sont des étapes essentielles pour lutter efficacement contre le sexisme et les violences conjugales en milieu professionnel. Au-delà de la protection des individus, il s’agit de construire une culture d’entreprise où chacun peut s’épanouir sans crainte de discrimination ou de violence. »
• 3919 : numéro national d’écoute, d’information et d’orientation anonyme et gratuit. Il est destiné aux femmes victimes de violences, à leur entourage, aux professionnels concernés. Ce numéro permet d’assurer une écoute et une information, et, en fonction des demandes, effectue une orientation adaptée vers dispositifs locaux d’accompagnement et de prise en charge. Le 3919 n’est pas un numéro d’appel d’urgence.
• 17 (gendarmerie/police) ou 114 (pour les personnes sourdes et malentendantes) : En cas d’urgence et de danger immédiat.
• Antidiscriminations.fr (plateforme anti-discriminations est réalisée par le Défenseur des droits) propose plusieurs services en cas discrimination (en tant que victimes ou témoins) :
• 3928 : ligne ouverte du lundi au vendredi de 9h30 à 19h
• Plateforme numérique d’accompagnement des victimes de violences sexuelles, sexistes ou conjugales, du Ministère de l’Intérieur
• Le Guide pratique et juridique du Ministère du Travail, 2019
• Guide : comprendre et agir contre les violences sexistes et sexuelles au travail, Ministère de l’Économie, des finances et de la relance, MIPROF, 2020
• Podcast C’est pas un sujet – bonnes pratiques en entreprise, porté par Les entreprises par la Cité
Formation à la vitesse
de la lumière
Mais également de maintenir une communication continue sur la politique de prévention :
- Rappels réguliers des comportements attendus et des procédures de signalement.
- Partage des résultats des évaluations et des actions entreprises.
- Intégrer les bonnes pratiques d’autres entreprises et organisations.
Si vous souhaitez former vos référents sexisme ou vos managers/RH sur ces sujets,
n’hésitez pas à nous contacter : alice.chanson[at]reseau-lepc.fr
Mais également de maintenir une communication continue sur la politique de prévention :
- Rappels réguliers des comportements attendus et des procédures de signalement.
- Partage des résultats des évaluations et des actions entreprises.
- Intégrer les bonnes pratiques d’autres entreprises et organisations.
- Harcèlement sexuel au travail. Le livret du formateur et de la formatrice. Défenseur des Droits, 2020
Quelques idées de sensibilisations « extra-terrestres », sortant de l’ordinaire :
- 1001Egalités, l’appli grand public et gratuite conçue par Opcalia avec le soutien du Gouvernement. Téléchargeable dans l’app store de votre téléphone portable.
- Sensibiliser aux VSS et au sexisme avec la réalité virtuelle : Reverto
- Le Stand Up : Marine Petroline Soichaux décline son podcast Les Chroniques du Sexisme Ordinaire en spectacle. (1) Marine (Pétroline) Soichot | LinkedIn.
- Le théâtre :
- Escape game : Bienvenue chez Moshi conseil avec Collock
- Le jeu de cartes 10 000 bornes par Diversidées
- Une expographie avec l’association des Mots et des maux de femmes
- Un auto-diagnostic sur le sexisme : Me&YouToo
- Sexisme ? Pas chez nous : Pour aborder cette thématique délicate et initier le changement, FHink Egal∙e, réseau spécialiste de l’égalité professionnelle femmes-hommes, a créé « Sexisme ? Pas chez nous ! », un jeu pour sensibiliser au sexisme les collaborateurs et collaboratrices ainsi que le management de votre organisation. Ce jeu autoguidé offrant plusieurs modalités d’animation (durée et public) et plus de 400 infos, permet de : Prendre conscience individuellement et collectivement, Reconnaître les situations de sexisme, les qualifier. Identifier les facteurs favorisant le sexisme. Savoir comment réagir et agir, individuellement ou collectivement.
L’Oréal Paris, l’ONG Right To Be et la Fondation des Femmes se sont unis pour apprendre aux hommes et aux femmes comment lutter contre le harcèlement de rue. Le programme Stand Up propose des gestes simples, mais déterminants, qui permettent d’intervenir en toute sécurité lorsqu’on est victime ou témoin de harcèlement de rue. La méthodologie des 5D – Stand Up
Nouvelle étape, mais non des moindres dans les confins de notre galaxie, assurer un suivi régulier et une évaluation de l’efficacité des mesures mises en place :
- Réalisation de bilans annuels.
- Adaptation des politiques et des formations en fonction des retours et des évolutions légales.
- Implication des employés dans l’évaluation des mesures.
Il s’agira de s’engager dans une démarche d’amélioration continue pour ajuster et renforcer les actions de prévention, en prenant en compte les nouvelles législations et recommandations, et en intégrant les bonnes pratiques d’autres entreprises et organisations.
Initiative à connaître :
L’initiative #StOpE regroupe plusieurs entreprises, associations et organisations qui s’engagent à lutter contre les comportements sexistes dans le cadre professionnel.
Leur baromètre, élaboré par Brigitte Grésy, experte des questions de sexisme au travail et ancienne présidente du Haut Conseil à l’Egalité entre les femmes et les hommes, et de Sandrine Ghiotto, Responsable du Pôle Etudes internes chez EDF, vise à identifier les situations de sexisme, à évaluer leur fréquence et leur impact, ainsi qu’à mesurer l’évolution de ces perceptions au fil du temps. Il s’agit d’un outil précieux pour sensibiliser les entreprises sur l’importance de la lutte contre le sexisme ordinaire et pour leur fournir des données concrètes qui peuvent les aider à mettre en place des actions correctives.
Le baromètre #StOpE repose sur des enquêtes anonymes auprès des salariés, qui permettent de recueillir des informations sur divers aspects liés au sexisme : remarques ou blagues sexistes, discriminations, inégalités de traitement, etc. Les résultats obtenus sont ensuite analysés pour élaborer des recommandations et des plans d’action adaptés aux besoins spécifiques des entreprises participantes.
Le genre désigne les rôles, comportements, attentes et normes sociaux associés à une personne en fonction de son identité de genre. Contrairement au sexe, qui est basé sur des caractéristiques biologiques (comme les chromosomes, les hormones et l’anatomie), le genre est un concept social et culturel. Il varie selon les sociétés, les cultures et les époques. Le genre inclut plusieurs aspects :
- Identité de genre : Comment une personne se perçoit elle-même (femme, homme, non-binaire, etc.), indépendamment de son sexe de naissance.
- Expression de genre : la manière dont une personne exprime son genre à travers des éléments visibles comme le comportement, l’apparence ou les vêtements.
- Rôles de genre : Les attentes et les normes sociétales liées au comportement des hommes et des femmes, souvent construites autour des stéréotypes.
Le genre est donc fluide : il peut varier ou changer au fil du temps et ne correspond pas nécessairement au sexe biologique, ce qui permet une diversité d’identités au-delà du binaire homme/femme.
Le sexe fait référence aux caractéristiques biologiques et physiologiques qui distinguent les hommes des femmes, telles que les organes reproducteurs, les chromosomes (XX pour les femmes, XY pour les hommes en général) et les niveaux hormonaux (œstrogènes et testostérone). Le sexe est généralement défini à la naissance en fonction de l’apparence des organes génitaux.
Comportements, attitudes ou paroles fondés sur le sexe, qui visent à établir ou à perpétuer des stéréotypes de genre, souvent au détriment des femmes. Le sexisme peut se manifester par des actes de discrimination, d’infériorisation ou de moquerie.
Tout acte de nature sexuelle commis sans consentement. Cela inclut les agressions sexuelles, les viols, le harcèlement sexuel, et les comportements inappropriés. Au travail, cela peut également concerner des pressions liées à la vie sexuelle ou à des avances non désirées.
Tout comportement visant à déstabiliser une personne par des attaques verbales, des humiliations ou des manipulations. Ces violences peuvent aussi se traduire par des pressions dans un cadre sexiste ou lié au genre.
Les agissements sexistes se caractérisent notamment par le fait d’avoir pour objet ou pour effet de porter atteinte à la dignité de la personne ou de créer un environnement défavorable en fonction du sexe. Ces agissements peuvent être volontaires ou involontaires. Ils peuvent, par exemple, consister en des remarques renforçant des stéréotypes sexistes, en des incivilités ou encore en des compliments sur le physique ramenant les travailleurs à leur sexe.
L’outrage sexiste ou sexuel consiste à imposer à une personne un propos ou un comportement à connotation sexiste ou sexuelle, qui porte atteinte à sa dignité ou qui l’expose à une situation intimidante, hostile ou offensante. Exemple : commentaires désobligeants sur le genre féminin (outrage sexiste), propositions sexuelles à un(e) inconnu(e) (outrage sexuel). Depuis le 1er avril 2023, l’outrage sexiste ou sexuel aggravé n’est plus considéré comme une contravention mais comme un délit.
L’outrage sexiste est puni d’une amende de 1 500 €. S’il est aggravé, c’est 3 750€.
Le harcèlement sexuel est défini par l’article 222-33 du code pénal :
I. Le harcèlement sexuel est le fait d’imposer à une personne, de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant, soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante.
II. Est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers. […]
Exemple : chantage à l’embauche ou à la promotion, menaces de représailles en cas de refus de céder à des avances sexuelles, etc..
Le harcèlement sexuel est un délit pénal, sanctionné d’une peine de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende majorée en cas de circonstances aggravantes, par exemple, si les faits sont commis par une personne qui abuse de l’autorité que lui confèrent ses fonctions. S’il est commis par un salarié, celui-ci sera, en outre, passible d’une sanction disciplinaire prise par l’employeur.
Dans les lieux de travail ainsi que dans les locaux ou à la porte des locaux où se fait l’embauche, une information sur le harcèlement sexuel doit être délivrée, par tout moyen, par l’employeur.
L’agression sexuelle est une atteinte sexuelle commise sur une personne avec violence, contrainte, menace ou surprise, c’est-à-dire sans son consentement. L’atteinte sexuelle est un contact physique de nature sexuelle entre la victime et l’auteur des faits. La contrainte peut être physique ou morale. Il n’est pas nécessaire qu’il y ait des actes de violence pour qualifier un acte d’agression sexuelle. Il suffit que la victime n’ait pas donné son consentement, ou qu’elle n’ait pas été en état de donner une réponse claire.
L’auteur d’une agression sexuelle risque une peine pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 € d’amende. Cette peine peut être alourdie lorsque l’agression sexuelle a été commise avec des circonstances aggravantes.
Discrimination de genre : inégalités de traitement entre les individus en raison de leur sexe. Cela peut inclure des différences de salaire, d’opportunités de promotion, ou de traitement dans l’environnement de travail.
Micro-agression : petits commentaires, gestes ou actions qui, bien que souvent subtils, véhiculent des préjugés sexistes ou des stéréotypes de genre. Cumulées, ces actions peuvent avoir un impact significatif sur la personne ciblée.
Culture du viol : un environnement social dans lequel le viol est banalisé, minimisé ou excusé, et où les victimes sont souvent blâmées pour les agressions qu’elles subissent. Au travail, cela peut se manifester par une tolérance vis-à-vis du harcèlement sexuel ou des violences.
Consentement : accord libre et éclairé donné par une personne avant toute interaction sexuelle. L’absence de consentement est un élément clé de la définition de la violence sexuelle.
La diversité fait partie de notre ADN. Chaque jour, nos collaborateurs expriment leur voix unique et puisent dans leur riche expérience pour apporter des idées nouvelles à notre entreprise. C’est pourquoi nous nous engageons à favoriser l’inclusion et la diversité sur le lieu de travail – un lieu où chacun d’entre nous est le bienvenu. Aucun individu ne devrait être la cible de harcèlement, de discrimination ou de tout comportement qui va à l’encontre des règles de respect et de professionnalisme sur le lieu de travail.
Pour que cela soit possible, Airbus a mis en place différents moyens pour assurer un environnement de travail sûr et protégé où nos employés sont respectés et valorisés pour leurs différences.
Un document-cadre en matière de Prévention du Harcèlement et de la Discrimination, applicable dans toutes nos divisions et dans tous les pays fournit un cadre constitué de procédures, d’informations et de moyens pour que tous nos managers et employés développent leurs connaissances sur :
- les comportements non-appropriés
- les principaux concepts comme le harcèlement (moral et sexuel), la discrimination, l’absence de représailles,
- la façon dont Airbus détecte, prévient et répond aux allégations de harcèlement moral et sexuel et de discrimination sur le lieu de travail et notamment le rappel des différents canaux d’alerte.
Le dispositif de sensibilisation développé par une équipe dédiée au sein des RH, qui se charge également de traiter les signalements, comprend notamment :
- un e-learning obligatoire pour tous nos salariés,
- une sensibilisation à tous les nouveaux arrivants,
- des scenarios à animer dans les équipes traitant aussi bien d’agissements sexistes, de harcèlement sexuel / moral ou de discrimination,
- des “cas concrets” portés à la connaissance de tous les salariés et dont les équipes peuvent se saisir pour en débattre,
- un guide pratique
En matière de détection des comportements non appropriés et de traitement des alertes, l’Open line disponible sur le “Hub” interne et sur le site web d’Airbus (https://www.airbusopenline.com) est complétée notamment par le réseau des représentants Éthique et Conformité dans toutes les fonctions, à travers toutes les divisions et toutes les régions et les équipes RH de proximité.
Cet ensemble de mesures et de moyens s’appuie sur une valeur-clé d’Airbus, le respect, et sur la conviction que la prise de parole (Speak Up) et l’écoute sont des éléments-clés en matière de lutte contre les agissements sexistes, le harcèlement et la discrimination tout comme le sont le traitement des incivilités à un stade précoce et l’exemplarité de nos leaders.
Parole à Laëtitia Parissi, Responsable développement RH, Veolia Eau- Région Méditerranée.
Dans le cadre de nos enjeux sur la féminisation de nos métiers, la lutte contre les comportements sexistes et le harcèlement sexuel fait partie des priorités de notre politique Diversité & Inclusion.
En 2024, le Groupe Veolia a déployé une campagne globale, à l’échelle internationale, intitulé : “Le sexisme et le harcèlement sexuel chez Veolia, c’est non ! “ afin de promouvoir un environnement de travail inclusif et respectueux, en accord avec nos principes de diversité et de non-discrimination et pour affirmer notre détermination à ne tolérer aucune forme de violence ou de harcèlement au sein de nos équipes.
Cette campagne met à disposition des victimes, des témoins et des managers, un dispositif complet pour contribuer à prévenir des situations de sexisme et de harcèlement sexuel au travail et pour gérer des cas qui pourraient se produire. Elle s’articule autour de deux axes :
- Un dispositif de communication avec des affiches et outils digitaux qui illustrent différents types de situations de sexisme et de harcèlement sexuel au travail. Ces affiches constituent “un call to action” porté par notre Directrice Générale Estelle Brachlianoff qui invite les victimes et les témoins à “agir/signaler/soutenir…” notamment via notre plateforme numérique Whispli, administrée par le Comité d’éthique, organe indépendant, accessible via l’Intranet ou le site veolia.com) ou Whispli Voice (permettant de déposer un message vocal sur la plateforme Whispli via des numéros de téléphone locaux).
- Un dispositif RH contenant :
- Une procédure d’alerte interne pour les victimes, les témoins et les managers.
- Un programme d’e-learning obligatoire pour l’encadrement
- Une brochure de sensibilisation en format numérique et papier
- Un jeu de cartes “Sexisme et harcèlement sexuel” pour mieux comprendre les frontières entre ce qui relève du sexisme, du harcèlement sexuel et d’un compliment ou d’un service utilisé dans le cadre de journées d’intégration, séminaires ou évènements dédiés.
A travers cette campagne Veolia condamne toute forme de violence au travail qui a pour effet d’inférioriser, d’exclure et de marginaliser des salariés, quel que soit leur genre. Il est essentiel que l’ensemble de nos collaboratrices et collaborateurs se sentent intégrés, considérés et traités équitablement.
“C’est pourquoi, chez Veolia, nous disons NON au sexisme et au harcèlement sexuel !”
Parole à Elodie FRIOT, Responsable RSE et Inclusion des Diversités, Ideuzo
Chez Ideuzo, la RSE, c’est plus qu’un mot à la mode. Depuis 2021, nous sommes engagés dans la transformation de notre organisation pour un impact sociétal et environnemental plus positif. Et en 2023, nous avons centré notre énergie sur la lutte contre les violences faites aux femmes.
Nos équipes ont à cœur de faire bouger les lignes. C’est pourquoi elles ont choisi avec notre direction de soutenir financièrement la Maison des Femmes de Saint-Denis. Plus qu’un don, nous avons voulu aller plus loin avec des conférences inspirantes de Ghada Hatem, fondatrice de la Maison, pour mieux comprendre les enjeux et les mécanismes de la violence. Ses interventions à Paris et à Nantes ont été un véritable électrochoc pour beaucoup d’entre nous ainsi que pour nos clients et partenaires présents.
Mais notre engagement ne s’arrête pas là. Nous avons également créé avec la collaboration de Ghada Hatem un guide pratique, un outil concret pour accompagner nos collaborateurs au quotidien. Que l’on soit victime, témoin ou simplement allié, ce guide donne des clés pour réagir, pour briser l’isolement et soutenir les personnes en difficulté.
Pourquoi cet engagement ? Parce que ce problème nous concerne tous. En entreprise, nous devons créer un environnement où chacun se sent en sécurité et respecté. Et c’est aussi notre rôle de montrer l’exemple et d’encourager d’autres à nous rejoindre dans ce combat !
En partageant notre expérience, nous espérons inspirer d’autres entreprises à agir à leur tour. Ensemble, nous pouvons créer un monde où chaque femme se sent en sécurité et libre de s’épanouir.
Alors, prêts à rejoindre le mouvement ?
Livret : Ideuzo s’engage contre les violences conjugales.pdf
Parole à Faouzi Boubel, Responsable développement Alsace, Harmonie Mutuelle
Pour Harmonie Mutuelle, acteur majeur de l’économie sociale et solidaire avec plus 5 millions d’adhérents et 2000 élus, le combat contre toute forme de discrimination est inscrit dans notre ADN. Nous souhaitons aller plus loin, nous avons donc déployé des formations sur la « Prévention des comportements sexistes et lutte contre le harcèlement sexuel », sur l’inclusion et la diversité. En complément, les managers suivent un parcours spécifique pour les encadrants incluant un focus sur le biais cognitif. Ces formations sont appuyées au quotidien par l’ensemble de la ligne managériale et nos services RH au plus proche de nos collaborateurs.
En tant qu’Entreprise Mutualiste à Mission qui a pour objectif d’être acteur sur les sujets de société et fort d’une communauté de 5000 salariés venant d’horizons diverses, il est important pour nous de faire le maximum pour sensibiliser le plus largement possible. Le défi à relever est donc de faire prendre conscience.
Que l’on soit victime, témoin ou responsable (conscient ou non) d’actes sexistes, il est important de faire comprendre que nous sommes tous concernés à un moment de nos carrières. Savoir prévenir, Identifier, savoir comment réagir et alerter sont des points sur lesquels de la pédagogie permanente est nécessaire.
Nous réalisons en moyenne 2 fois par an une grande enquête anonyme auprès de tous les collaborateurs d’Harmonie Mutuelle sur la vision qu’ils ont de l’entreprise. Si nous prenons les remontées de la dernière qui a eu lieu juste avant l’été et pour laquelle nous avons eu un taux de participation de plus de 70%, il est possible d’extraire quelques indicateurs qui peuvent orienter sur l’efficacité de notre démarche :
- Une note de 8,3/10 en ce qui concerne le thème : « Mon entreprise est inclusive : elle accepte tous les collaborateurs, dans leur singularité
- Une note de 7,7/10 en ce qui concerne le thème : « Je trouve que mon entreprise intègre suffisamment les enjeux sociétaux actuels
Bien qu’elles soient indirectes, ces tendances démontrent un mouvement collectif.
Notre politique volontariste en faveur de l’égalité femmes & hommes, au travers des mesures préventives et curatives de nos accords d’entreprise, nous a permis d’obtenir en 2023 un score de 97 sur 100 dans le cadre de l’index national.
Mon conseil pour démarrer une politique de prévention des violences sexistes et sexuelles ? Encourager la prise de parole et former des référents au sein de l’entreprise pour entamer une démarche de pédagogie.
Emilie BANNY, Vice-présidente « santé, société et vulnérabilités » Harmonie Mutuelle
1/3 du temps des actifs se passe au travail, l’entreprise a un pouvoir transformateur ! Il y a deux éléments clés : parler de ces sujets, aussi simple que cela ne puisse paraitre, ainsi que l’embarquement de toutes les parties prenantes. Ensuite, la mise en place d’une plate-forme de signalement et affirmer une politique de tolérance zéro face à des comportements inadaptés affirment une posture volontariste. Les référents et les sensibilisations sont également de bons outils pour former à la lutte contre le sexisme ordinaire, notamment avec l’appui de structures associatives pour déconstruire les biais liés aux stéréotypes de genres.
Il faudrait travailler le sujet en transversalité pour embarquer le sujet dans différentes sphères et niveaux hiérarchiques et de s’appuyer sur des expérimentations d’autres entreprises et des organisations de l’économie sociale et solidaire qui œuvrent au quotidien sur ces sujets comme la Fondation des Femmes, la FN CIDFF ou encore le réseau solidarité femmes qui peuvent concourir à se forger une posture adéquate, à orienter les personnes identifiées. Enfin, si on travaille à libérer la parole, il est essentiel à mon sens, d’outiller aussi celles et ceux qui sont dépositaires de cette parole.
Le dernier rapport du HCE dresse un constat assez alarmant mais le sujet est montant dans la sphère des jeunes générations, qui sont les salariés de demain. Je suis convaincue que l’entreprise peut concourir à la transformation des rapports sociaux car en travaillant à réduire les inégalités, cela engendre aussi moins de violences.
C’est un sujet de société auquel l’entreprise peut contribuer ! Au-delà du fait que ces situations impliquent un grand nombre d’impacts en entreprise, le lieu de travail est un lieu de sécurité, un lieu de ressources financières qui permet l’indépendance économique. Les liens sociaux permettent aussi de rompre l’isolement dû à cette problématique. C’est aussi un sujet pour l’entreprise d’équilibre vie privée vie professionnelle mais aussi de santé mentale.
Parole à Frédéric FAYE, Directeur RH Groupe, Environnement de travail et achats, APICIL
- Quelles initiatives avez-vous mises en place pour combattre le sexisme au sein de votre organisation ?
Le Groupe APICIL prône l’inclusion par la diversité, anticipe par des actions de communication la prévention des risques de sexisme ordinaire et les sanctionne en le faisant savoir. Zéro tolérance sur ces sujets
- Nous formons nos collaborateurs, nous les informons, nous les écoutons et apprécions par des enquêtes régulières tous les comportements qui pourraient être déviants.
- Nous nous engageons en signant des chartes internes et externes en étant solidaires et exemplaires sur le sujet.
- Nous abordons régulièrement ces sujets au sein de Comop, Copil dédiés au sein de chaque entité employeur.
- Nous avons mis en place un Dispositif d’Alerte auprès du Personnel (DAP) qui consiste à alerter les personnes habilitées au sein de l’entreprise pour signaler et investiguer les situations de ce type.
- Nous avons mis en place des référents parmi le personnel et les représentants du personnel pour agir dans l’intérêt d’un collaborateur susceptible d’être victime.
- Quels sont les principaux défis et obstacles auxquels vous avez été confronté dans la mise en œuvre de vos politiques de prévention contre le sexisme ?
Aucune dès lors que la Direction Générale et la DRH Groupe sont fermes, exemplaires, fortement engagées et mobilisantes sur le sujet.
- Avez-vous pu mesurer l’efficacité de vos initiatives (indicateurs et méthodologie) ?
Oui, nous avons l’occasion de mesurer par différents baromètres et enquêtes internes l’efficience de nos dispositifs. En étant très engagés sur ces sujets, nous détectons immédiatement tout débordement et le faisons savoir. De ce fait, la prévention est efficace et chacun se sent protégé vis-à-vis de tels agissements. Nous continuons toutefois de prouver que toute croyance a ses limites et que sans action permanente, ces sujets sensibles peuvent refaire surface.
- Comment travaillez-vous avec les équipes RH pour sensibiliser et former les employés sur les questions de sexisme ?
Nous concevons des programmes de formation et portons les messages auprès des membres de comités de direction, des IRP et d’autres parties prenantes directement concernées.
- Quels conseils donneriez-vous à d’autres organisations souhaitant renforcer leur lutte contre le sexisme au travail ?
- Faire de la lutte contre le sexisme une priorité majeure : Intégrer la lutte contre le sexisme dans la vision et les valeurs de l’organisation Cette priorité doit être clairement communiquée à tous les niveaux de l’organisation, de la direction aux collaborateurs.
- Évaluer la culture existante : commencer par une évaluation honnête de la culture actuelle de l’organisation. Identifier les zones à risque où le sexisme pourrait être présent, que ce soit dans les pratiques de recrutement, les relations de travail ou les dynamiques de pouvoir.
- Impliquer la direction : s’assurer que la direction et les cadres supérieurs sont activement engagés dans la lutte contre le sexisme. Leur implication est cruciale pour montrer que l’organisation prend cette question au sérieux. Ils doivent être des modèles en matière de comportement inclusif.
- Favoriser l’éducation continue : proposer des formations régulières qui vont au-delà des sessions obligatoires. Ces formations doivent inclure des ateliers interactifs sur les stéréotypes de genre, les micro-agressions et l’impact du sexisme sur le bien-être des employés et la productivité de l’entreprise.
- Encourager les relations de mentorat et de soutien, en particulier pour les groupes sous-représentés. Ces relations peuvent aider à surmonter les barrières liées au genre et à promouvoir l’égalité des chances dans le développement professionnel.
- Créer des groupes de soutien et des réseaux pour les collaborateurs afin de discuter des questions de genre et de proposer des solutions. Ces espaces peuvent jouer un rôle clé dans la sensibilisation et la promotion de l’égalité.
- Mettre en œuvre une politique de tolérance zéro envers le sexisme et le harcèlement sexuel. S’assurer que des sanctions claires sont prévues pour les comportements inappropriés et que les procédures de plainte sont simples, confidentielles et efficaces.
- Promouvoir la transparence et la responsabilité : rendre les pratiques de l’organisation transparentes, notamment en matière de rémunération, de promotion et de recrutement. Publier des rapports réguliers sur les progrès réalisés en matière d’égalité des sexes et fixez des objectifs – clairs et mesurables.
- Engager des experts externes pour évaluer vos politiques et pratiques actuelles et proposer des améliorations. Un regard externe peut offrir des perspectives précieuses et impartiales.
- Surveiller et ajuster en permanence : la lutte contre le sexisme est un processus continu. Évaluer régulièrement les progrès, recueillir des feedbacks de la part des collaborateurs et se tenir prêt à ajuster les stratégies en fonction des besoins évolutifs de l’organisation.
En appliquant ces conseils, les organisations peuvent renforcer leur engagement dans la lutte contre le sexisme et créer un environnement de travail plus équitable et respectueux pour tous.
- Quelles sont vos perspectives sur l’évolution des politiques de lutte contre le sexisme dans les années à venir ?
Elle est susceptible d’être influencée par plusieurs tendances et dynamiques sociales, économiques et technologiques. Voici quelques perspectives sur lesquelles nous resterons évidemment vigilants et engagés :
1. Renforcement de la législation et de la régulation
Dans les années à venir, on peut s’attendre à une intensification des régulations et des législations autour de la lutte contre le sexisme, notamment en réponse aux mouvements sociaux comme #MeToo. Les gouvernements pourraient adopter des lois plus strictes sur l’égalité des genres, le harcèlement sexuel et la discrimination au travail. Les organisations seront de plus en plus tenues responsables de leurs actions (ou inactions) en matière de lutte contre le sexisme.
2. Accent sur la Diversité, l’Equité et l’Inclusion (DEI)
La lutte contre le sexisme sera de plus en plus intégrée dans des stratégies plus larges de diversité, d’équité et d’inclusion. Les entreprises chercheront à créer des environnements de travail où non seulement le sexisme est combattu, mais où l’égalité des sexes est activement promue. Cela inclura des efforts pour aborder les intersections du genre avec d’autres aspects comme l’origine, l’orientation sexuelle et le handicap.
3. Utilisation des technologies pour surveiller et prévenir le sexisme
L’évolution des technologies, comme l’intelligence artificielle et les analyses de données, offrira de nouveaux outils pour surveiller et prévenir le sexisme en milieu de travail. Par exemple, les algorithmes pourraient être utilisés pour analyser les discours ou les comportements au sein des communications d’entreprise et identifier les cas potentiels de sexisme ou de discrimination. Toutefois, cela soulèvera également des questions sur la vie privée et l’éthique.
4. Changement de culture organisationnelle
Le changement culturel au sein des organisations sera essentiel. Les politiques de lutte contre le sexisme ne se contenteront plus de traiter les symptômes, mais viseront à transformer en profondeur les cultures d’entreprise. Cela se manifestera par une plus grande transparence, une tolérance zéro, et des efforts constants pour démanteler les stéréotypes de genre. Les entreprises reconnaîtront l’importance d’un leadership inclusif et de modèles de rôle diversifiés.
5. Engagement des hommes dans la lutte contre le sexisme
De plus en plus, les initiatives contre le sexisme impliqueront activement les hommes. La reconnaissance que la lutte contre le sexisme n’est pas seulement une “affaire de femmes” mais un enjeu de société encouragera une plus grande implication masculine. Des programmes de sensibilisation et de formation spécifiques seront développés pour encourager les hommes à devenir des alliés dans cette lutte.
6. Pression accrue des parties prenantes
Les parties prenantes externes, y compris les consommateurs, les investisseurs et les régulateurs, exerceront une pression croissante sur les entreprises pour qu’elles adoptent des politiques de lutte contre le sexisme robustes. Les investisseurs socialement responsables, par exemple, pourraient privilégier les entreprises qui démontrent un engagement fort envers l’égalité des genres, tandis que les consommateurs, de plus en plus conscients des enjeux éthiques, pourraient boycotter les entreprises qui ne respectent pas ces normes.
7. Focus sur la transparence et la responsabilité
Les entreprises seraient de plus en plus tenues de rendre des comptes sur leurs progrès en matière d’égalité des sexes. Cela pourrait inclure la publication de rapports annuels sur l’égalité des genres, des audits indépendants et des engagements publics à atteindre des objectifs spécifiques en matière de lutte contre le sexisme.
8. Évolution des attentes sociales et générationnelles
Les jeunes générations, qui accordent une grande importance à l’équité et à l’inclusion, continueront de faire pression pour des environnements de travail plus justes. Les entreprises devront s’adapter aux attentes de cette main-d’œuvre émergente, qui sera moins tolérante à l’égard des comportements sexistes et plus exigeante en matière de responsabilité sociale.
En somme, les politiques de lutte contre le sexisme seraient appelées à devenir plus sophistiquées, intégrées et rigoureuses dans les années à venir. Elles feront partie d’une stratégie globale de gestion des talents, de conformité réglementaire et de responsabilité sociale, reflétant une compréhension plus profonde des dynamiques de pouvoir et des inégalités au travail.
Parole à Sabrina Ribeiro, Directrice diversité et inclusion, Cdiscount
Première étape
Il y a près de 10 ans, nous avons commencé à déployer le guide « Lutter contre le sexisme ordinaire » sur l’ensemble de nos sites auprès de nos collaborateurs et collaboratrices, puis par une communication dédiée auprès du management. Il était important de diffuser largement nos engagements en matière de prévention du sexisme et de lutte contre les discriminations de genre, et de rappeler l’importance du rôle des managers dans cet enjeu visant à encourager la mixité dans l’entreprise.
Actions phares mises en place
- La formation des managers à travers un escape game
- La rédaction d’un protocole RH pour le traitement des signalements
- La diffusion massive du process d’alerte interne d’agissements sexistes et de harcèlement sexuel
- La nomination des référents CSE et du référent entreprise
- La conception d’un livret d’information spécifique dédié aux stagiaires et alternants accueillis
- La mise à disposition d’un sexismo-mètre sur nos sites : inspiré du violentomètre, le sexismomètre est pensé comme un support à fort impact visuel pour différencier les situations sexistes et faire évoluer les comportements. A travers 9 situations concrètes de la vie professionnelle et un dégradé de couleurs, les collaborateurs et collaboratrices prennent conscience de ce qui est acceptable et ce qui ne l’est pas
Prochaine étape pour la suite
Notre objectif aujourd’hui est de maintenir nos principaux dispositifs de prévention, de poursuivre la sensibilisation pour que chacun et chacune continue d’être informé et ait la capacité de participer à nos engagements.
Mon conseil
Informer, former, sensibiliser, rappeler les engagements de l’entreprise chaque année.
La clé est de fédérer les collaborateurs autour de ces enjeux, un des moyens que nous activons est l’opération annuelle de novembre « Orange the World » avec notre partenaire ONU Femmes pour célébrer la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes (course Orange Day).
Parole à Sonia Rio, directrice générale de la Fundación Diversidad.
La Fundación Diversidad est une organisation à but non lucratif basée en Espagne qui promeut la diversité et l’inclusion dans les entreprises et les organisations. Elle travaille en collaboration avec des institutions publiques et privées pour encourager l’égalité des chances, la non-discrimination et la gestion de la diversité dans le milieu professionnel. La Fundación Diverisdad promeut la Charte de la Diversité en Espagne.
« Les entreprises sont un espace protégé, un refuge pour les victimes de violences de genre. Grâce au travail, les victimes peuvent retrouver l’estime de soi, reprendre confiance en elle et renouer des relations avec les autres. Travailler, c’est également une opportunité d’être indépendante financièrement parlant et de ne pas dépendre de leur agresseur, un élément fondamental pour couper tous liens et échapper à des situations de violence.
Le gouvernement espagnol a mis en place une série de mesures pour soutenir l’emploi des femmes qui se trouvent dans des situations de vulnérabilité en raison de la violence domestique.
Elles peuvent, en effet, bénéficier de réductions sur les cotisations sociales lorsqu’elles recrutent des femmes victimes de violences de genre. Ces aides s’inscrivent dans le cadre de la Ley Orgánica de Medidas de Protección Integral contra la Violencia de Género (Loi organique sur les mesures de protection intégrale contre la violence de genre) en Espagne, qui inclut des dispositifs favorisant l’intégration sur le marché du travail des femmes en situation de violence.
Quelques mesures prévues dans la loi que les entreprises et les employeurs ont mises en place pour prévenir et lutter contre la violence de genre :
- Plans d’égalité : les entreprises de plus de 50 salariés sont tenues de mettre en œuvre un Plan d’égalité. Ce plan doit inclure des mesures spécifiques pour prévenir et éradiquer la violence de genre et le harcèlement sexuel.
- Protocoles de harcèlement : toutes les entreprises doivent disposer d’un protocole spécifique pour la prévention et la gestion des plaintes de harcèlement sexuel et de harcèlement fondé sur le sexe.
- Formation et sensibilisation : les entreprises doivent proposer une formation à leur personnel sur la prévention des violences de genre et des violences sexuelles. Cela comprend la diffusion de codes de bonnes pratiques et la mise en œuvre de campagnes d’information.
- Insertion professionnelle des victimes : les entreprises peuvent collaborer pour faciliter l’insertion professionnelle des femmes victimes de violence de genre. Cela comprend la signature de protocoles de collaboration et l’accompagnement dans le processus de sélection et d’embauche.
- Droit à une réduction de la journée de travail avec diminution proportionnelle du salaire ou à l’aménagement du temps de travail
- Droit à la mobilité géographique
- Droit à la suspension du contrat de travail
- Droit de résilier le contrat de travail
- Les absences ou le manque de ponctualité au travail motivés par la situation physique ou psychologique dérivée de la violence de genre, et accrédités par les services sociaux ou les services de santé, seront considérés comme justifiés.
- Nullité de la décision de résiliation du contrat
- Nullité du licenciement disciplinaire
La prévention et l’élimination de la violence de genre en Espagne est une politique de l’État qui implique la participation de l’ensemble de la société. En ce sens, les entreprises sont un acteur fondamental pour réaliser ce changement culturel qui est si nécessaire. »
STATION INTERNATIONALE
Pour clôturer ce voyage, découvrons les pratiques de nos voisins !
En mars 2019, le Comité des Ministres du Conseil de l’Europe a adopté une nouvelle Recommandation sur la prévention et la lutte contre le sexisme. Non seulement ce texte contient la toute première définition du sexisme admise à l’échelle internationale, mais il propose aussi un ensemble de mesures concrètes pour lutter contre ce phénomène très répandu.
Pour traiter ces questions et encourager l’application intégrale de la recommandation, le Conseil de l’Europe a mis en ligne une vidéo et une page consacrée à cette initiative, sous l’hashtag #stopsexism et le slogan « Vois-le. Dis-le. Stoppons-le. » L’objectif est d’aider le grand public à repérer les actes de sexisme et à prendre position contre ces comportements.
En avril 2024, le Parlement a adopté les premières règles de l’UE sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes. L’objectif est de prévenir la violence fondée sur le genre et de protéger les victimes, en particulier les femmes et les victimes de violence domestique. La directive prévoit des lois plus strictes contre la cyberviolence, une meilleure assistance aux victimes, des mesures de prévention du viol et une meilleure compréhension du consentement sexuel.
Les nouvelles règles interdisent également les mutilations génitales féminines et les mariages forcés et définissent des lignes directrices particulières pour les délits commis en ligne.
Les États membres disposeront de trois ans pour les mettre en œuvre.
____________________________________________________________________________________
Nouvelle campagne de la Commission européenne : Say NO! Stop Violence Against Women!
____________________________________________________________________________________
Directive européenne pour lutter contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique
Les objectifs :
- Criminaliser certaines formes de violence disproportionnellement subies par les femmes (viol, mutilations génitales féminines, cyberviolence).
- Renforcer les droits des victimes en matière de justice, de soutien et de protection.
- Prévenir cette violence par des actions de sensibilisation et de formation.
- Améliorer la coopération entre les États membres de l’UE.
Une femme sur trois dans l’UE est victime de violence physique ou sexuelle. La cyberviolence touche particulièrement les jeunes femmes, avec environ une sur deux ayant subi un acte de cyberviolence fondée sur le genre.
- Les propositions clés :
- Ériger en infraction le viol fondé sur l’absence de consentement et renforcer les sanctions pour certaines formes de cyberviolence.
- Mettre en place des mécanismes de protection (ordonnances d’interdiction, aide aux victimes).
- Promouvoir l’égalité des genres et la non-discrimination dans l’ensemble de l’UE.
La directive s’inspire de la convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes, et vise à combler les lacunes observées dans sa mise en œuvre. Elle vise à fournir un cadre juridique plus fort et harmonisé pour combattre la violence à l’égard des femmes dans l’UE.
____________________________________________________________________________________
Actions de lutte contre la violence sexiste, recherches et campagnes statistiques sur la violence sexiste en Europe : Mettre fin à la violence fondée sur le genre – Commission européenne
____________________________________________________________________________________
Depuis le 1er janvier 2018, l’Islande est le premier pays au monde à rendre obligatoire l’égalité salariale entre les femmes et les hommes.
Si dans les autres pays, c’est aux victimes de prouver que leur entreprise discrimine ses employées féminines, en Islande, c’est aux entreprises d’apporter la preuve de leur bonne foi. Celles qui ne respecteront pas cette parité se verront financièrement sanctionnées, les employeurs devant s’acquitter d’une amende imposée par la loi.
Un bureau de contrôle est chargé de veiller à la bonne application de la loi par les entreprises, et ce même bureau a pour mission de leur décerner un certificat de bonne conduite, valable trois ans uniquement et donc à renouveler.
L’Islande offre également un congé parental généreux, qui est divisé de manière égale entre les deux parents. Chaque parent a droit à trois mois de congé non transférable, avec trois mois supplémentaires à partager entre eux. Cela encourage une répartition plus équilibrée des responsabilités parentales et professionnelles.
En Islande, l‘égalité s’apprend aussi à l‘école. L’enseignante Hanna Björg Vilhjálmsdóttir a été la première à créer un cours dédié aux questions de genre dans son lycée il y a dix ans. La matière – obligatoire – est maintenant au cursus de 27 des 33 lycées du pays.
Planter les graines de la parité, dès le plus jeune âge, c’est le pari de Margret Pala Olafsdottir depuis près de trente ans. Elle a créé la méthode dite Hjalli, appliquée dans une vingtaine d‘écoles maternelles et primaires d’Islande. Le principe : séparer les garçons et les filles pour leur permettre de s‘épanouir pleinement. Les activités sont les mêmes pour tous. Jouets, outils pédagogiques et vêtements sont unisexes. Une fois par jour, garçons et filles se retrouvent pour mettre en pratique ce qu’ils ont appris.
Une méthode qui selon l‘éducatrice, permet aux enfants d‘échapper aux comportements stéréotypés inévitables, dit-elle, dans les classes mixtes.
La loi sur le consentement en Suède, entrée en vigueur le 1er juillet 2018, dispose que tout acte sexuel doit être fondé sur un consentement explicite, c’est-à-dire que le consentement doit être clairement exprimé, qu’il soit verbal ou non verbal.
Elle précise que le consentement doit être donné librement et volontairement. Le silence ou l’absence de résistance ne constituent pas un consentement. Si une personne n’exprime pas clairement qu’elle souhaite participer à l’acte sexuel, alors cet acte peut être considéré comme une agression sexuelle.
La loi abandonne le critère de la force ou de la menace de force pour qualifier une agression sexuelle. Auparavant, il fallait prouver qu’une force ou une menace de force avait été utilisée pour qu’un acte sexuel soit considéré comme un viol. Avec cette loi, il suffit de prouver qu’il n’y avait pas de consentement explicite.
La loi introduit deux nouvelles infractions :
Le viol imprudent (negligent rape) concerne les situations où une personne ne s’assure pas suffisamment que l’autre personne consent. Si quelqu’un engage une activité sexuelle sans être sûr du consentement, il peut être reconnu coupable de viol imprudent.
L’agression sexuelle imprudente : similaire au viol imprudent, mais pour des actes sexuels qui ne constituent pas un viol.
Cette loi a été adoptée pour renforcer les droits des victimes de violences sexuelles et pour souligner l’importance du consentement dans toute activité sexuelle. Elle a également eu un impact sur les enquêtes et les poursuites judiciaires en matière de violences sexuelles en Suède, en facilitant la condamnation des auteurs de tels actes.
L’Espagne a mis en place des mesures législatives strictes pour lutter contre la violence domestique. En 2004, la loi sur les mesures de protection intégrale contre la violence de genre a été adoptée. Cette loi est l’une des plus complètes au monde et couvre la prévention, la protection, l’assistance aux victimes, la sensibilisation et l’éducation. Elle a introduit des tribunaux spécialisés dans les violences de genre, ainsi que des mesures de protection immédiate pour les victimes.
Avant MeToo, l’Espagne, décidément en avance, scelle un pacte d’État, en 2017 : 290 mesures contre les violences de genre sont votées et un milliard d’euros sur cinq ans sont débloqués. Ce pacte a été renouvelé en 2021.
Il existe également un Système de Suivi Intégré des Cas de Violence de Genre (en espagnol, Sistema de Seguimiento Integral en los casos de Violencia de Género). Ce système, nommé VioGen, mis en place par le gouvernement espagnol en 2007, est conçu pour surveiller, prévenir et gérer les cas de violence de genre, notamment la violence domestique contre les femmes. C’est une base de données qui centralise et coordonne les informations entre différents acteurs impliqués dans la lutte contre la violence de genre, tels que les forces de l’ordre, le système judiciaire, les services sociaux et les associations de soutien aux victimes. Le système utilise également des algorithmes pour établir des profils de risque et prévoir de potentiels actes de violence, afin de mieux protéger les femmes en danger. L’objectif est, enfin, d’établir un réseau dense permettant un suivi et une protection rapides, complets et efficaces des femmes maltraitées, ainsi que de leurs fils et filles, dans n’importe quelle partie du territoire national.
En 2022 a été adoptée la Loi du “Oui, c’est oui” (2022) : inspirée par le mouvement MeToo, cette loi redéfinit le consentement dans les relations sexuelles, stipulant qu’il doit être explicite et affirmatif. Le silence ou la passivité ne peuvent plus être interprétés comme un consentement. Cette loi vise à garantir les droits humains des femmes, des garçons et des filles contre les violences sexuelles.
Respect@Work est une initiative clé en Australie visant à lutter contre le harcèlement sexuel au travail. Cette initiative découle d’un rapport important publié en 2020 par la Commission australienne des droits de l’homme, intitulé “Respect@Work: National Inquiry into Sexual Harassment in Australian Workplaces”. Le rapport, commandé par le gouvernement australien, a été le résultat d’une enquête nationale sur le harcèlement sexuel au travail, menée sous la direction de la Commissaire australienne à la discrimination sexuelle, Kate Jenkin.
L’initiative vise à créer des environnements de travail où le harcèlement sexuel est non seulement intoléré, mais activement prévenu. Cela inclut la sensibilisation, la formation et la mise en place de politiques claires dans les entreprises (l’obligation de mettre en place des procédures de signalement et de gestion des plaintes efficaces).
Le rapport a recommandé plusieurs réformes législatives, qui ont conduit à des changements dans les lois australiennes pour mieux protéger les travailleurs contre le harcèlement sexuel :
- L’introduction d’un devoir positif pour les employeurs de prévenir le harcèlement sexuel.
- L’élargissement des protections légales pour couvrir davantage de travailleurs, y compris les indépendants, les bénévoles et les stagiaires.
- La réduction des délais de prescription pour porter plainte pour harcèlement sexuel.
Respect@Work cherche à faciliter pour les victimes l’accès à la justice, notamment en simplifiant les processus de plainte et en renforçant les protections pour les dénonciateurs.
Le gouvernement australien a mis en place des mécanismes pour suivre la mise en œuvre des recommandations du rapport Respect@Work, y compris la création d’un poste de Commissaire au harcèlement sexuel pour superviser les progrès.
CONTACT
Vous souhaitez être accompagné sur la prévention des violences sexistes et sexuelles en entreprise ?
Notre équipe est à votre écoute pour échanger.